Pour redonner un peu de pouvoir d’achat aux Français, la prime d’activité a été revalorisée depuis janvier. Comme il s’agit d’un complément de revenu, ce coup de pouce devrait aider les ménages modestes qui prévoient d’acheter un logement à obtenir plus facilement un financement et, pourquoi pas, à gagner quelques mètres carrés en plus. Voilà pour la théorie, car en pratique, cette aide ne change rien pour les emprunteurs, prévient un courtier qui vient de publier un rapport à ce sujet. Selon ce spécialiste, les banques n’en tiennent pas compte dans leurs calculs. Prime d’activité : les propriétaires lésés par rapport aux locataires Premier enseignement livré par le rapport : Important Il vaut mieux être locataire que propriétaire pour bénéficier au mieux de la prime d’activité revalorisée. Pour parvenir à cette conclusion, le courtier a effectué plusieurs simulations à partir des données fournies par la Caisse d’allocations familiales et les résultats sont sans appel. À chaque fois, le propriétaire touche moins de primes qu’un locataire : 60 euros mensuels contre 126 euros pour une personne seule sans enfant avec 1 500 euros de revenus ; 285 euros par mois contre 448 euros pour une personne seule avec un enfant (ou deux) et qui gagne 1 800 euros mensuels. Il existe même des situations où le bailleur ne perçoit aucune aide. C’est le cas notamment pour : les couples sans enfant avec un salaire de 2 600 euros (aucune prime ne leur est due s’ils sont propriétaires, alors qu’ils peuvent toucher jusqu’à 133 euros par mois en étant locataires) ; les couples avec enfant gagnant 3 000 euros (ils ne reçoivent aucune aide s’ils sont propriétaires. En revanche, ils se voient verser une prime de 142 euros par mois s’ils sont locataires de leur logement). Aucun impact sur le pouvoir d’achat immobilier D’après toujours ce rapport, et alors que de nombreux emprunteurs immobiliers s’attendaient à obtenir un financement plus important et à acheter une plus grande surface grâce à ce supplément de revenus, « il n’en sera rien, du moins pour le moment », prévient le courtier. En effet, le spécialiste pointe un bémol : Important Les banques ne considèrent pas la prime d’activité comme un revenu et n’en tiennent pas compte dans le calcul de la capacité d’emprunt. Mauvaise nouvelle donc pour les ménages modestes, qui auraient pourtant pu bénéficier d’un gain de pouvoir d’achat non négligeable. Selon les chiffres avancés par le courtier, ces 100 euros d’augmentation auraient représenté 15 000 euros de financement en plus sur 25 ans, soit un gain de sept mètres carrés supplémentaires.