Dans un contexte d’inflation et de flambée des prix de l’énergie, de nombreuses municipalités voient leurs dépenses augmenter. Certaines ont fait le choix de solliciter leurs administrés, propriétaires immobiliers. Paris, Lyon, Bordeaux... Découvrez ces villes où la taxe foncière va bondir en 2023. Nouveau coup dur pour les propriétaires immobiliers. Si dans de nombreuses villes, la taxe foncière 2022 a flambé (+16,6 % à Marseille, +15,4 % à Tours, ou encore 12,6 % à Strasbourg), la note 2023 risque d’être encore plus salée. Ce ne sont pas nécessairement les villes qui ont eu la main la plus lourde l’an passé qui augmentent le plus cet impôt local en 2023. Cette année, comme le rapporte Les Echos, des villes comme Paris, Lyon ou Mulhouse n’hésitent pas à demander aux propriétaires de mettre la main à la poche cette année encore. À Bordeaux, le maire écologiste Pierre Hurmic veut également « faire face au choc inflationniste ». Lors du conseil municipal qui aura lieu début mars, il souhaite proposer d'augmenter le taux de taxe foncière de 4,53 % en 2023. Une hausse du coût de l’énergie à compenser L’argument avancé pour justifier cette hausse est la flambée des prix de l’énergie. Selon le rapport d'orientation budgétaire, les dépenses de la ville vont bondir de 30 millions d'euros en 2023, et les dépenses énergétiques représentent à elles seules un poste majeur. Ces dernières ont quasiment triplé, passant à près de 18 millions d'euros cette année. « Nous avons déjà recouru à toute une série d'économies (…). Trouver des marges supplémentaires supposerait de restreindre l'accès aux services municipaux, ce à quoi nous nous refusons », révèlent aux Echos des proches de Pierre Hurmic. Cette proposition fait déjà débat du côté de l’opposition. « On fait les poches des Bordelais, alors que nous avions fait des propositions qui permettaient d'économiser 5 millions d'euros sans toucher aux impôts », regrette amèrement Nicolas Florian, l'ancien maire (LR), toujours dans les colonnes des Echos. Cette hausse des impôts fonciers placerait Bordeaux à la 15e place des villes de plus 100 000 habitants (selon le classement 2022) où la taxe foncière est la plus élevée. Plus de 52 % de majoration pour Paris La majorité des 42 villes de plus de 100 000 habitants ont déjà voté leur budget. Sept d'entre elles ont acté des revalorisations de taux ou prévoient de le faire. Selon une étude du cabinet FSL, en 2022, douze territoires avaient déjà eu recours au levier fiscal. Certains propriétaires vont voir leur taxe foncière plus majorée que d’autres. À Grenoble par exemple, elle va progresser de 25%. À Paris, elle va bondir de 52% ! A Metz, la hausse sera de 14,3 %. Dans son rapport d'orientation budgétaire, le maire François Grosdidier explique que « le recours à l'augmentation des taux de la fiscalité directe apparaît comme inéluctable. » Du côté de la pointe bretonne, Brest Métropole prévoit également d'augmenter de « 12,1 % les taux « ménages » (taxes foncières, taxe d'habitation sur les résidences secondaires et les logements vacants), et de 2,71 % celui de la cotisation foncière des entreprises ». 7,1 % minimum de hausse prévue pour 2023 Quelle que soit la ville, la taxe foncière va automatiquement connaître une hausse pour l'ensemble des propriétaires en 2023. Conformément aux dispositions de l’article 1518 bis du Code général des impôts, cet impôt local fait l’objet d’une révision annuelle, basée sur l'évolution sur un an de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Si un plafonnement à 3,5 % était réclamé par l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), la mesure n’a pas été retenue par le gouvernement dans le texte du budget 2023 qu’il a fait voter avec le mécanisme du 49-3. Résultat, selon la formule de calcul, la taxe foncière en 2023 devrait progresser au minimum de 7,1 %, ce qui correspond à l’IPCH arrêté en novembre dernier, contre 3,4 % de revalorisation en 2022.