S'ils avaient progressivement disparu, les prêts à taux variables capés sont en passe de revenir en force. En ce contexte d'inflation et de remontée des taux de crédit, ils pourraient s’imposer comme solution alternative aux prêts immobiliers à taux fixe. En raison des taux d’usure trop bas, c’est-à-dire le taux maximal au-delà duquel une banque ne peut prêter de l’argent, et du durcissement des conditions d’octroi, près de 4 dossiers de demande de crédit immobilier sur 10 seraient aujourd'hui refusés par les banques. Pourtant, une solution de financement pourrait répondre en partie à ce problème. Longtemps oubliés, les crédits à taux révisables capés pourraient bien faire leur come-back. Comment ça marche ? Comme son nom l’indique, le taux d’intérêt variable d’un crédit fluctue, à la hausse ou à la baisse. Dans le cas d’un crédit à taux variable « capé », sa fourchette de variation est prévue à l’avance en fonction d’un indice de référence, ainsi que d’une marge fixe sur toute la durée du crédit. Le prêt « capé » à taux variable est une solution de financement mise en place par les banques afin de protéger les clients de trop fortes hausses des taux d’intérêts. Concrètement, pour un crédit à taux variable à 2% avec un taux « capé 1 », cela signifie que le taux ne peut ni augmenter ni baisser de plus d’un point, soit 3% maximum. Pour un prêt à taux variable « capé 2 », il ne pourra excéder 4%. Solution idéale contre l'inflation et la hausse des taux En fonction de son profil et de son projet immobilier, opter pour un crédit à taux variable capé serait une bonne option. Selon les propos de Maël Bernier, porte-parole du groupe Meilleurtaux, rapportés par MoneyVox, « aujourd'hui, c'est une solution pour rentrer dans les clous du taux d'usure ». « Au pire, s'il emprunte à 1,40% capé 1, l'emprunteur va se retrouver avec un taux maximum à 2,40% alors qu'on sait que les taux vont continuer à augmenter. Aujourd'hui, un Français à qui on proposerait un taux variable capé 1, même s'il emprunte à 1,50%, reste hyper protégé », poursuit-elle. Puisque les taux immobiliers continuent leur ascension inexorable, le relèvement du taux d'usure au 1er octobre ne devrait pas modifier outre mesure la situation pour les ménages bloqués. Dans les mois à venir, passer par des taux variables capés pourrait ainsi permettre de contourner ce blocage. Les banques pourraient saisir l’opportunité et proposer plus souvent ce type de crédit. Deux établissements seulement proposent des crédits à taux capé « Ce ne serait pas étonnant que les banques dégainent ce genre de produits à la rentrée, confirme Maël Bernier. Cependant, il va falloir faire de la pédagogie, car aujourd'hui quand on entend variable, on pense à la crise de 2008. Mais dans la période actuelle, ces crédits ont un réel intérêt ». À l’heure actuelle, seuls deux établissements proposent à leurs clients des crédits variables à taux capés, avec un taux entre 1,20% et 1,30% sur 20 ans (contre 1,85% en moyenne en juin pour un crédit classique sur 20 ans).