À fin mars 2020, l’endettement des ménages culminait à 1 489 milliards d’euros. C’est ce que révèle un récent rapport de la Banque de France. Il représente désormais 98,08 % du revenu disponible brut cumulé, un taux en hausse de près de 100 % par rapport à son niveau d’il y a 20 ans. L’immobilier est le principal facteur de cette envolée. Un taux d’endettement en constante hausse depuis 20 ans Après déduction des prestations sociales et impôts, ImportantLes Français se retrouvent avec une dette de 1 489 milliards d’euros, qui correspond à 358 jours de revenus. Si les chiffres sont déjà impressionnants en tant que tels, ils sont encore plus parlants dans le cadre d’une analyse portant sur les deux dernières décennies. En effet, en 10 ans, alors que le taux de hausse des revenus a tourné autour de 20 %, celui de l’encours de dette des ménages a crû de 49 %. Il en a résulté une augmentation de 20 points du taux d’endettement sur la période. La progression est encore plus marquée si l’on s’intéresse aux données sur 20 ans. En effet, au début de l’année 2001, la dette venait de dépasser le seuil des 500 milliards d’euros, soit un taux de 53 %. En comparaison avec les autres pays d’Europe, cet endettement n’est pas le plus élevé, puisque le Royaume-Uni par exemple affiche 122 %. ImportantMais contrairement à la France, ses voisins ont réussi à stabiliser, voire à diminuer sensiblement leur exposition à la dette au cours des 15 dernières années. C’est notamment le cas de l’Allemagne, où cet indicateur s’est réduit de 15 points pour tomber à 85 % à l’heure actuelle, ou encore de l’Espagne, qui a observé un recul d’environ 30 points depuis 2005, à 90,8 %. Une situation due principalement au crédit immobilier L’explosion de l’endettement des Français est attribuée en grande partie à l’immobilier. Ces dernières années, les taux d’intérêt ont baissé sans discontinuer, battant leurs propres records de faiblesse, et se maintiennent à des seuils historiques. En parallèle, les prix ont fortement augmenté, en particulier dans les grandes villes. La combinaison de ces deux facteurs a fait bondir les encours de crédit à l’habitat. L’écart est d’autant plus important que les ménages étaient auparavant moins enclins à souscrire des prêts bancaires que leurs voisins. Selon les experts, La crise du Covid-19 risque de faire grimper le taux d’endettement à plus de 100 % dans les prochains mois, ou au plus tard en 2021. En effet, le chômage total ou partiel subi par des millions de personnes entre autres conséquences du confinement, et la difficile reprise dans de nombreux secteurs pèse sur les ressources des ménages.