Malgré le resserrement des conditions d’emprunt, l’octroi de crédits immobiliers s’est maintenu à un niveau élevé en 2020, explique un professionnel du secteur. Il est vrai que le taux de refus s’est multiplié depuis le début de l’année. Cela n’a toutefois pas empêché les banques d’atteindre leurs objectifs commerciaux. L’application des recommandations du HCSF a certes pénalisé certains profils d’emprunteurs comme les primo-accédants, les ménages aux revenus modestes, les séniors ou encore les investisseurs locatifs. Cependant, les organismes de crédit se sont rattrapés auprès des meilleurs profils. Ces derniers ont pu bénéficier de conditions de financement et de taux attractifs (inférieur à 1 %). Les banques deviennent plus exigeantes Afin de limiter les risques, les banques se conforment aux mesures préconisées par le HCSF (Haut Conseil de stabilité financière) : le respect strict du seuil d’endettement et la limitation de la durée d’emprunt à 25 ans. Mais ce n’est pas tout, la capacité d’emprunt d’un porteur de projet immobilier est également déterminée en fonction du montant de son apport personnel, et de l’épargne résiduelle après l’opération. Parfois, l’organisme de crédit reste aussi attentif au secteur d’activité et à la profession de l’emprunteur. Important Les salariés des secteurs fortement touchés par la crise se heurtent souvent au refus de leurs dossiers. Ces exigences sévères compliquent l’accès des ménages aux revenus modestes, des primo-accédants dotés de faibles apports et des personnes âgées au financement immobilier. D’autre part, les investisseurs locatifs peinent à obtenir un accord pour leurs demandes de crédits même s’ils disposent des revenus confortables. En revanche, ceux qui peuvent présenter un apport équivalent à 20 % du projet n’ont pas des difficultés à trouver des prêts à des conditions attractives. L’augmentation de la part des ménages aux revenus aisés dans le marché du crédit a ainsi permis aux banques de maintenir un niveau de production élevé pour 2020. Le HCSF maintient ses recommandations Près de 10 mois après l’émission des recommandations destinées à limiter les risques de crédit immobilier, le HCSF confirme le maintien de celles-ci. Le repli du nombre de demandes de crédits ne constitue pas un motif suffisant pour assouplir les conditions d’octroi de prêt. Important Toutefois, l’accès difficile d’une partie d’acquéreurs potentiels aux crédits ralentit la relance du marché immobilier, notamment dans le neuf. En effet, un grand nombre de ménages souhaitant devenir propriétaires ne pourront pas réaliser leurs rêves sans financements bancaires.