Avec une baisse constatée de -0,1 % au début du mois d’avril, le taux d’usure aujourd’hui applicable sur les crédits immobiliers en France risque bien d’exclure les foyers modestes du marché. Il faut en effet savoir que parallèlement, de plus en plus d’établissements bancaires ont procédé à la hausse de leurs taux d’intérêt, notamment sur les prêts à court et moyen terme. Un contexte qui pénalise les profils les plus fragiles À la fin de l’année 2019, la Banque de France a déjà demandé aux banques de surveiller le profil des emprunteurs pour éviter la surchauffe du secteur du crédit et pour minimiser le risque d’insolvabilité. Important Avec la baisse du taux d’usure survenu au début du moins d’avril, de nombreux profils vont avoir plus de difficulté à devenir propriétaires. Il s’agit notamment des primo-accédants, des travailleurs indépendants et des ménages à revenus modestes. Pour un crédit sur 10 ans, le taux d’usure actuellement appliqué est de 2 % pour une durée de 10 ans. Pour 20 ans, ce taux est de 2,51 %. Ces taux que les banques ne peuvent pas dépasser risquent bien de pénaliser une proportion encore plus grande de la population, d’autant plus que la Banque de France a exclu l’octroi de tout crédit supérieur à 25 ans et sans apports financier. Or, il faut savoir que les ménages modestes ont besoin de s’endetter sur une plus longue durée pour pouvoir accéder à la propriété. Les investisseurs également touchés par l’évolution du secteur De nombreux propriétaires particuliers qui souhaitent investir dans le locatif risquent également d’être affectés par la baisse du taux d’usure. Ces profils qui pour la plupart sont en train de rembourser un premier crédit immobilier sont confrontés à un double problème. Ils sont souvent obligés de dépasser un taux d’endettement de 33 % pour pouvoir effectuer un deuxième placement. Et même s’ils disposent d’un reste à vivre confortable après remboursement des mensualités, les dossiers passent difficilement auprès des banques. Dans ce contexte, nombreux sont les investisseurs à procéder à une renégociation de prêt immobilier pour optimiser leur capacité d’endettement. Un professionnel du secteur a indiqué que Plus du quart des dossiers d’investisseurs ont été refusés au début de l’année 2020. Cette proportion risque ainsi de croître, car les taux appliqués par les banques peuvent augmenter jusqu’à 0,7 %.