Avant la crise sanitaire, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) s’inquiétait de l’augmentation du niveau d’endettement des ménages. Mais les observateurs se voulaient rassurants, en mettant en avant la proportion des défauts de paiement qui était moindre. Après la pandémie et le confinement, le nombre de ménages incapable de faire face aux remboursements risque d’être plus important. La moitié des emprunteurs sont soit au bord du surendettement, soit en proie à des difficultés Faut-il voir le verre à moitié plein et mettre en avant le fait que 56,6 % des propriétaires ayant souscrit un prêt immobilier s’estiment en mesure d’honorer leurs mensualités ? Ou alors, faut-il voir le verre à moitié vide et s’inquiéter de la proportion croissante d’emprunteurs qui ressentent des difficultés, plus ou moins grandes, depuis le confinement ? Toujours est-il qu’une certaine réalité ne peut être ignorée. Important Au moment où tout allait bien et que les crédits immobiliers présentaient des conditions favorables et inédites pour les emprunteurs, les ménages susceptibles de se retrouver en état de surendettement représentaient à peine 0,5 % des emprunteurs (chiffre de 2019). Au sortir du confinement, ce pourcentage est passé à 2,1 %, selon une récente enquête. Concernant le remboursement du crédit immobilier, 17 % des emprunteurs émettent aujourd’hui des sérieux doutes quant à leur capacité à s’acquitter de leur dette. La baisse de revenus engendrée par le confinement a eu un impact dévastateur sur les finances des ménages. Les demandes de reports se multiplient Le gouvernement s’est penché sur les cas de ces ménages en difficulté et a sollicité les établissements bancaires pour qu’ils fournissent un effort financier supplémentaire. Ce geste se traduit par des reports d’échéances à accorder aux ménages qui en font la demande, les plus en difficulté ayant la priorité. Justement, au sujet de ces demandes, l’enquête révèle que 23,7 % des emprunteurs sont sûrs de vouloir en faire la demande. Ils pourraient même renégocier leur prêt. 27,6 % attendent de voir si une autre période de confinement va être décrétée avant de demander ou non un report. 5,9 % des locataires sont sous la menace d’une expulsion La réalité est à peu près la même pour les propriétaires et les locataires. L’enquête auprès de ces derniers révèle que 24,3 % d’entre eux craignent d’être bientôt en difficulté si la situation ne s’améliore pas. Pour 5,9 %, l’évolution de la situation n’est plus vraiment un facteur pertinent puisqu’ils s’attendent à recevoir à tout moment un avis d’expulsion. Important Pour finir sur une note positive, en dépit du confinement et de la baisse de revenus, 69,8 % des locataires restent parfaitement solvables.