Elles ont fait couler beaucoup d’encres, mais les recommandations du Haut conseil de stabilité financière concernant l’octroi de crédit sont bel et bien entrées en vigueur. Dans le contexte actuel, le crédit immobilier sera plus difficile à obtenir. La remontée des taux est inéluctable, alors que de nombreux ménages se retrouveront exclus du marché. Le crédit immobilier reste un produit essentiel pour les banques Avec le déconfinement et la relance des activités économiques, les banques se sont vues confier un rôle plus important, voire crucial, dans le financement des divers plans de reprise adoptés par les entreprises. Ce nouveau rôle, conjugué aux recommandations du HCSF ainsi qu’à la volonté des banques de minimiser les risques, fait que l’étau va se resserrer pour les porteurs de projet immobilier. Sans parler du taux immobilier qui a déjà enregistré une légère hausse en avril dernier. Mais même si la priorité est donnée aux prêts demandés par les entreprises, les banques ont tout de même intérêt à maintenir les vannes du crédit immobilier grandes ouvertes. La concurrence se fait moins rude, mais ce type de prêt constitue toujours un excellent moyen pour attirer de nouveaux clients et, ainsi, leur vendre d’autres produits plus rentables. Les banques se doivent aussi de penser à leur propre relance et à accroître leur marge. De nouvelles conditions qui ne font pas les affaires des ménages les plus modestes Certes, aucune donnée ne permet aujourd’hui d’affirmer que la hausse du taux constatée en avril va se poursuivre, mais l’entrée en application des recommandations du HCSF va fermer la porte du crédit aux ménages à faible revenu ainsi qu’à de nombreux primoaccédants. Important Les établissements bancaires n’ont désormais plus le droit d’accorder un prêt au-delà de 25 ans. Ils sont également tenus de refuser un crédit si le remboursement de ce dernier requiert plus d’un tiers des revenus du ménage. Pendant le confinement, les revenus des ménages se sont contractés. En se positionnant sur un emprunt immobilier, ils pourraient payer l’assurance emprunteur au prix fort, ce qui aura pour effet d’augmenter la valeur du taux effectif (TAEG), jusqu’à dépasser le taux d’usure. Dans pareil cas, les banques n’auront pas le droit de leur accorder un crédit. Autres victimes du durcissement des conditions, les primoaccédants. Avant la crise sanitaire, les banques se montraient conciliantes et acceptaient les demandes sans apport. Désormais, la donne a changé. L’apport est devenu obligatoire dans la majorité des banques, ce qui exclut d’office bon nombre de primoaccédants, trop jeunes et ne disposant pas de ressources suffisantes pour en constituer.