Faiblesse des taux, forte concurrence… Autant de facteurs qui plombent la rentabilité des établissements bancaires. Et pour ne rien arranger, ceux-ci croulent sous les demandes de renégociation de crédit. Ces opérations ne présentent aucun intérêt pour les banques sur le plan commercial. Toutefois, elles sont contraintes de les accepter, sous peine de perdre des clients. Renégociations : une menace pour les établissements de prêt Les banques ont vu leur volume de crédits augmenter de manière exponentielle ces dernières années. Malheureusement, autant de prêts accordés n’ont pas contribué à améliorer leur rentabilité, bien au contraire. Malgré un encours record, le crédit immobilier est devenu un simple produit d’appel. Important Certaines perdent même de l’argent, mais continuent à maintenir leurs taux à un niveau très bas afin de demeurer compétitives face à la concurrence des néobanques. Comme la chute des taux reste d’actualité, les établissements bancaires redoutent que les emprunteurs procèdent encore à une renégociation de prêt immobilier. À première vue, le renouvellement des conditions de prêt n’est pas vraiment préjudiciable pour la banque, vu qu’elle récupère le remboursement anticipé de l’ancien crédit, majoré d’une indemnité, dont le montant maximal correspond à 6 mois d’intérêts. En effet, comme les intérêts sont désormais moindres, l’indemnité qu’elle recevrait en plus du capital restant dû serait tout sauf conséquente. De plus, elle devra conclure avec l’emprunteur un nouveau prêt avec des conditions encore moins avantageuses pour elle, à défaut de quoi le débiteur pourrait solliciter un autre établissement pour racheter son crédit. La proportion de crédits renégociés gagne en importance Certes, le volume de prêts à l'habitat accordés par les banques a fortement augmenté, mais il s’agit, pour la plupart, de crédits renégociés. Pour rappel, la part des renégociations dans la production de crédits immobiliers avait atteint un pic en 2017, année durant laquelle ils représentaient 60 % des emprunts en cours. Aujourd’hui, les observateurs craignent « un retour de ce phénomène », une possibilité qui pourrait s’avérer fatale pour bon nombre d’établissements.