Les Franciliens qui empruntent pour réaliser un projet immobilier se voient appliquer des taux plus élevés depuis novembre. Les barèmes reçus par les courtiers montrent des hausses de l’ordre de 5 à 15 points de base en fonction des durées et des profils d’emprunteurs. Les conditions d’emprunt restent néanmoins plus avantageuses que celles applicables en fin 2018. Taux en hausse sur toutes les durées, mais sans égaler les niveaux de fin 2018 Les taux des emprunts immobiliers en Île-de-France étaient tombés à des seuils historiques en octobre, les moyennes sur 10 ans et 20 ans se situant respectivement à 0,40 % et 0,80 %. Mais dès le mois suivant, un mouvement haussier a été amorcé. Les crédits sur 20 ans souscrits par les emprunteurs ayant un excellent profil se négociaient ainsi à 0,95 % en novembre avant de grimper à 1 % en décembre sur 20 ans. Les financements sur 10 ans ont connu une évolution similaire (+5 points de base), atteignant 0,60 %. Important Malgré cette remontée, les taux restent inférieurs de 25 à 35 points de base à leur niveau observé en fin d’année 2018. Sous l’effet de la politique monétaire accommodante de la Banque Centrale Européenne, les taux ont en effet baissé de manière continue à travers l’Hexagone depuis janvier 2019, améliorant le pouvoir d’achat immobilier des Français. Ce phénomène a dopé l’activité sur le marché du crédit. La production cumulée à l’échelle nationale pour les 10 premiers mois de l’année s’élevait ainsi à 198 milliards d’euros, se rapprochant des 203 milliards enregistrés sur les 12 mois de 2018. Durcissement des conditions d’octroi suite aux recommandations du HCSF Le dynamisme du secteur du prêt à l’habitat et le niveau des encours est d’ailleurs tel, que les autorités tirent la sonnette d’alarme. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a ainsi adressé deux recommandations aux banques : strict respect d’un plafond d’endettement de 33 % (la part des revenus mensuels du ménage affectée au remboursement du crédit doit rester inférieure à 33 %), suppression des prêts de plus de 25 ans. L’autorité prudentielle indique que le but est de limiter les pratiques « les plus risquées » des établissements prêteurs, pour leur propre protection, mais également pour éviter la création d’une bulle spéculative ou la mise en péril du modèle de financement de l’habitat en France. Selon les professionnels du marché, Les banques ont déjà durci leurs conditions d’octroi en décembre, d’autant que la plupart ont atteint leurs objectifs de production. Avec les préconisations du régulateur, elles pourraient faire des projections moins ambitieuses pour 2020.