Michèle Rubirola, la nouvelle maire, prend en main la résolution du problème de logement dans la cité phocéenne. Pour y arriver, elle souhaite tester le dispositif d’encadrement des loyers. Si cette décision tend à rassurer les locataires, les bailleurs se montrent plus sceptiques, d’autant plus que ce genre de mesure n’a pas eu l’effet escompté à Paris. Une fausse bonne idée ? Important De prime abord, l’encadrement des loyers vise à lutter contre certaines dérives des bailleurs qui pourraient être tentés d’appliquer des hausses de tarifs abusives. Il s’agit donc d’un dispositif qui veille aux intérêts des locataires. Mais en plus de desservir le marché de l’investissement locatif, une telle décision peut bien donner l’effet inverse de celui escompté par les autorités, à l’image de ce qui s’est passé à Paris, une des premières villes où l’encadrement a été testé. Les professionnels de l’immobilier partagent d’ailleurs le même scepticisme, estimant que Dans le contexte actuel, l’encadrement ne s’impose pas. En effet, les loyers pratiqués dans la cité phocéenne restent très abordables. Aujourd’hui, le mètre carré se loue en moyenne à 11,9 euros, soit le même prix qu’en 2015. La flambée tant redoutée n’a pour l’instant pas eu lieu et aucun indicateur ne permet de l’envisager. Un effet boomerang Important Un loyer plafonné est de nature à effrayer les investisseurs. Et pour les investisseurs déjà en place, lorsque le loyer préconisé par le préfet – seule entité compétente pour déterminer le plafond de loyer – est supérieur à celui appliqué par le bailleur, ce dernier sera tenté de s’aligner sur le même tarif, lequel lui sera plus favorable. Dès lors, la démarche des autorités aura eu exactement l’effet inverse de celui escompté. Un laxisme coupable S’inspirant de ce qui s’est passé dans la capitale, les opposants à l’encadrement mettent l’accent sur le fait que le plafond défini n’est respecté par le bailleur que pendant une courte période. En effet, au fur et à mesure que le temps passe, les autorités font preuve de laxisme et finissent par ne plus contrôler la mise en application du décret. Dès lors, les bailleurs n’ont plus peur d’outrepasser le maximum autorisé pour le loyer.