Le taux maximal au-dessus duquel une banque peut prêter s'apprête à toucher une barre symbolique. À compter du 1er mars 2023, le seuil de l’usure est fixé à 4% pour les crédits immobiliers sur une durée de 20 ans et plus. Nouvelle hausse du taux d’usure. Conformément aux dispositions prises en janvier 2023 par la Banque de France, le seuil maximal au-dessus duquel les banques peuvent prêter est révisé mensuellement depuis le 1er février. Les nouveaux taux d’usure pour le mois de mars ont été publiés au Journal Officiel, ce dimanche. Le seuil de 4% atteint À compter du 1er mars, le taux d’usure pour les prêts immobiliers sur une durée supérieure ou égale à 20 ans atteint une barre symbolique : il est fixé à 4%, contre 3,79% en février. Pour les crédits d’une dure comprise entre 10 ans et moins de 20 ans, il est fixé à 3,87%, et pour ceux d’une durée inférieure à 10 ans, à 3,67%. Il s’agit de la troisième révision depuis le 1er janvier. Pour rappel, la Banque de France a décidé de réétudier chaque mois les taux d’usure, plutôt qu’à chaque trimestre et ce jusqu’au 1er juillet prochain. Comme l’explique le quotidien Les Échos, cette mesure vise notamment à débloquer l’accès au crédit. Et pour cause, depuis plusieurs mois les établissements de bancaires sont contraints de limiter leur production de prêts, afin de ne pas prêter à perte. Selon le dernier observatoire CSA/Crédit Logement, la production de crédits immobiliers a chuté de 20% en 2022. Certains dossiers risquent d’être toujours bloqués Toujours selon cette même source, les courtiers jugent que cette mesure va permettre de fluidifier l'octroi de crédit. Néanmoins, il existe un effet pervers à cette révision. Certains ménages moins aisés risquent en effet d’avoir plus de difficultés à emprunter. Pour respecter le taux d’endettement maximal limité à 35% imposé par la réglementation, ces emprunteurs se retrouvent contraints de s’endetter sur une période plus longue. Le problème est que les taux d'emprunt proposés par les banques sont plus importants sur 25 ans que sur 20 ans, alors même que le taux d'usure ne change pas sur ces durées. Résultat : certains dossiers risquent donc une fois de plus de se retrouver bloqués. Dans le même temps, les taux d'intérêts continuent leur progression. Selon les estimations, ils pourraient bien atteindre 4% dès l’été 2023.