Chez les courtiers, la réponse à la question est quasiment la même. Le taux d’usure empêche nombre de clients d’accéder à un financement bancaire. Cet avis est pourtant réfuté par la Banque de France qui avance une autre explication. D’ailleurs, le gouverneur de l’organisme remet en cause l’étude sur laquelle les courtiers se sont appuyés. Le crédit immobilier est, pour certains ménages, la solution qui permet de devenir enfin propriétaires. La concrétisation de leurs projets semble toutefois difficile à l’heure actuelle avec l’augmentation incessante du taux d’intérêt. Cette hausse pèse et limite davantage les chances avec l’existence du taux d’usure en France. C’est en tout cas l’avis soutenu par plusieurs professionnels actifs dans l’Hexagone. Le sondage réalisé par Opinion System confirme cette idée. Elle est pourtant rejetée par la Banque de France qui demande de prendre cette investigation avec un certain recul. Le refus des banques peut ainsi avoir d’autres explications si l’on s’en tient aux opinions du gouverneur de l’organisme. Un taux plafonné à 2,57 % Les avis sont partagés concernant les résultats du sondage réalisé par Opinion System. Ils indiquent que 45 % des demandes de crédits sont refusées à cause du taux d’usure. Les courtiers ont la même opinion, et soutiennent que la situation s’est aggravée depuis juillet 2022. Le taux de refus lié au taux d’usure s’approche même des 50 %, selon une structure active en France. Un autre spécialiste souligne qu’il dépasse 45 % depuis mi-juillet 2022. Certains évoquent des chiffres allant jusqu’à 70 % en s’appuyant sur des simulations. Une calculette prêt immobilier est utilisée pour réaliser ce type d’opérations. Pour rappel, le taux d’usure représente le seuil que les banques ne doivent pas dépasser lorsqu’elles accordent un crédit immobilier. Il a été la cible de nombreuses critiques ces derniers mois avec la remontée du taux d’emprunt. Pour les professionnels, il ne reflète en rien la réalité. Le taux nominal moyen est de 1,85 % aujourd’hui pour un prêt sur 20 ans. Le taux d’usure est de 2,57 %. Or, il comprend, non seulement le taux d’intérêt, mais aussi l’assurance et les frais annexes. Revoir le mode de calcul Certains professionnels demandent un réajustement du mode de calcul de ce plafond. Actuellement, il fait l’objet d’ une révision par la Banque de France tous les trois mois. L’organisme part de la moyenne des taux appliqués sur les trois derniers mois pour le définir. C’est ce système que les experts souhaitent changer. Le gouverneur de la Banque de France assure toutefois que le taux d’usure est loin d’être le principal facteur de blocage. D’ailleurs, l’étude réalisée par Opinion System est à manier avec précaution d’après certains observateurs. En effet, le résultat contesté de 45 % a été obtenu à partir des réponses données par les courtiers. Pendant le sondage, ces derniers ont pour la plupart choisi une option. Celle qui prétend que 20 à 30 % des dossiers sont rejetés à cause du taux d’usure. Cette réponse précède une autre qui indique que 40 à 50 % des demandes sont refusées pour la même raison. Cette option a été choisie par 27 % des courtiers interrogés. La pertinence de l’investigation est ainsi remise en cause par le gouverneur de la Banque de France. Quoi qu’il en soit, le mode de calcul est maintenu tel qu’il était à ce jour. Le nouveau taux d’usure devrait ainsi faire son apparition le 1er octobre 2022.