Face à l’augmentation des taux d’intérêt immobiliers, les Espagnols essaient de changer en taux fixe leurs prêts à taux révisable. Pour leur part, plus d’un million de foyers habitant au Royaume-Uni subissent un alourdissement de leurs mensualités. De leur côté, les Allemands voient leurs taux de prêt s’accroître de manière substantielle. Les taux des prêts à l’habitat continuent de grimper sur le Vieux Continent. Cette hausse produit des impacts très disparates d’un pays à l’autre. Outre-Rhin, une analyse de Deutsche Bank avertit que la filière immobilière bascule dans une ère d’extrême incertitude. Comparativement au début 2022, les intérêts que les acquéreurs supportent aujourd’hui ont triplé. Les principales banques allemandes pratiquaient en début d’année des taux à 10 ans entre 0,75 et 1 %. Ceci pour un emprunt finançant moins de quatre cinquièmes du coût du logement. Depuis le mois dernier, ces taux sont montés à 2,5-3 %. Les analystes pensent qu’ils atteindront 2,5 à 4 % d’ici le 31 décembre prochain. La durée moyenne pour la fixation des taux s’est effondrée en Allemagne Deutsche Bank prévient en parallèle que l’augmentation de la valeur des biens depuis 2009 a pris fin. Ce boom était soutenu par le manque d’offres et l’écroulement des taux prêt immobilier. En Allemagne, les tarifs des logements ont diminué de quelque 2 % entre février et juin derniers. Les établissements bancaires du pays ont redoublé de prudence du fait : De cette baisse ; De l’affermissement du risque d’insolvabilité des foyers, qui endurent les prix de l’énergie et l’inflation. La durée moyenne pour la détermination des taux de crédit à l’habitat est ainsi descendue en dessous des 13 ans. Un niveau inédit depuis 2016 dans un pays où les prêts s’avèrent habituellement plus longs qu’ailleurs sur le Vieux Continent. Au Royaume-Uni, l’inflation n’épargne personne, y compris les acheteurs qui ont déjà obtenu leur crédit. En effet, les Britanniques recourent couramment aux emprunts à taux révisable. Ils sont donc obligés de régler des mensualités plus conséquentes avec l’envolée des taux. Les emprunteurs britanniques supportent désormais des taux records Ce changement vise 1,1 million de Britanniques ayant souscrit un prêt à taux révisable, révèle la fédération UK Finance. À ce chiffre s’ajoutent environ 850 000 ménages. Leur taux étant assis sur le taux directeur de la banque centrale du Royaume-Uni. Approximativement 75 % des emprunteurs profitent d’un taux fixe. Leur crédit a cependant été signé pour une période entre 2 et 5 ans. En dessus de cette durée, ils seront contraints de renégocier leur prêt pour obtenir un taux attractif. Une tâche promettant d’être compliquée, vu la situation actuelle. Dans la majorité des dossiers, les taux d’intérêt immobiliers s’établissent dorénavant au-delà des 4 %. Une première depuis 9 ans. En Espagne, l’affermissement des taux de crédit immobilier pousse les emprunteurs à se montrer plus circonspects. Les ajustements de politique monétaire sont particulièrement perceptibles dans un pays où les prêts ont généralement été à taux révisables. L’évolution de l’indice espagnol de référence pour les emprunts, l’Euribor, entraînera une flambée des mensualités moyennes. Comparativement à 2021, une distension de 120 euros est attendue pour un crédit sur 25 ans de 150 000 euros. C’est la plus importante progression enregistrée depuis le début des années 2000, selon les spécialistes. Plusieurs ménages ont déjà commencé à transformer leurs taux variables en taux fixes l’an passé. Cette conversion s’est multipliée ces derniers mois. 73 % des nouveaux crédits sont dorénavant contractés à taux fixe, dévoile l’institut espagnol de statistiques.