L’immobilier francilien est en train de changer. La situation post-Covid a notamment poussé les Parisiens à déménager en périphérie. Si les acheteurs de maisons se tournent vers la grande couronne, les acquisitions d’appartements se renforcent dans la petite couronne. Les notaires retracent l’évolution des prix depuis un an et font part de leurs impressions sur l’avenir. Le secteur de l’immobilier en France enregistre l’impressionnant chiffre de 40 000 ventes en seulement un an, une première depuis 20 ans. La demande s’est notamment orientée vers les maisons individuelles depuis la Covid-19 et les confinements. Cela s’explique par l’envie de nature et d’espace qui s’est fait sentir auprès des Parisiens. Pratiquement toutes les maisons ont trouvé des preneurs. En parallèle, le marché des appartements a stagné pendant un premier temps. Ce phénomène concerne surtout la grande couronne de Paris. Michel Platero, président de la Fnaim et Thierry Delesalle, président de la commission conjoncture immobilière des notaires du Grand Paris, en parlent. La restructuration du marché de l’immobilier La pandémie a structuré l’immobilier dans le Grand Paris, en poussant les citadins à s’éloigner un peu de la ville. La grande couronne attire notamment les acheteurs de maisons. Les notaires constatent une baisse de 1,4 % du volume des appartements vendus de juillet 2021 à juillet 2022. Le prix des appartements anciens a pourtant stagné avec 10 590 euros le mètre carré en moyenne. Le notaire, Thierry Delesalle, pense toutefois que : C'est une pause bienvenue, qui a aussi permis un rattrapage de la province et le retour des investisseurs. Thierry Delesalle Le taux immobilier est moins favorable dans la petite couronne. C’est la vente d’appartements qui y trouve un nouveau souffle. Les prix, presque deux fois moins cher qu’à Paris, attirent de nombreux acquéreurs. D’ailleurs, la légère hausse de 0,5 % par mètre carré n’a rien changé. La moyenne locale est de 5 510 euros le mètre carré. Michel Platero constate une hausse des prix autour des gares. Thierry Delesalle estime toutefois que ces structures n’en sont pas principalement la cause. Selon lui : Le Grand Paris Express n’a jamais fait flamber les prix car 80 % des nouvelles gares sont des gares existantes donc déjà intégrées à des réseaux très denses. Michel Platero Il suggère par ailleurs que la valorisation de ces espaces relève du plan d’urbanisme initié par la collectivité. Des changements à prévoir Les professionnels de l’immobilier estiment que la situation actuelle va influer sur le prix des biens. Selon eux, les transactions sont plus importantes, alors que le volume de l’offre stagne. Bientôt, celui-ci ne sera plus en mesure de satisfaire la demande. Les ventes ont d’ailleurs reculé de 15 % pour cause d’insuffisance de stock immobilier. Thierry Delesalle explique : Quand il y a beaucoup de volume de transactions, on observe toujours une hausse de prix ensuite. Thierry Delesalle Michel Platero a d’ailleurs confirmé une prochaine hausse des prix pour les appartements, surtout dans le nord-est de Paris. Les prix des maisons haussent déjà de 5,2 % en un an avec une moyenne de 335 300 euros par bien. C’est notamment dû à l’essor du télétravail. Il remarque également des changements dans la petite couronne. Les départements se rééquilibrent, d’après le Président de la Fnaim Grand paris : Là où c’est le plus cher, les prix baissent et inversement. Fnaim Grand paris En septembre, une baisse de 2,9 % a été remarquée en Hauts-de-Seine contre une hausse de 2,9 % en Seine-Saint-Denis (93). La promotion du transport dans le 93 va aussi contribuer à dynamiser les prix, une occasion de placement selon lui. Michel Platero conclut que le Grand Paris se met finalement en place.