Hier, des dossiers de crédit bloqués. Aujourd’hui, des accords de prêt plus facilement octroyés. Et demain ? Si la remontée du taux d’usure au 1er octobre a permis aux emprunteurs de souffler, nul ne sait combien de temps cela va durer. C’est donc plus que jamais le moment de se lancer pour obtenir un crédit. Au 1er octobre, le taux d'usure, taux maximal au-dessus duquel la banque ne peut pas proposer un crédit, a été réhaussé de 2,57% à 3,05% pour les prêts de 20 ans et plus. Une « bonne nouvelle », selon Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux, qui précise que « cela va offrir une bouffée d’oxygène à tous les dossiers refusés ou en attente depuis cet été ». Mais cette bouffée d’air frais pourrait s’avérer passagère. En cause, des taux de crédit immobilier qui devraient, eux aussi, augmenter. Une tendance qui a déjà débuté en octobre, avec un rehaussement de 0,2 à 0,3% en moyenne par rapport à cet été, selon le site MoneyVox. Des taux de crédit immobilier en hausse Et ça ne devrait pas s’arrêter là : « les taux des banques continuent de remonter », d’après Maël Bernier. En effet, les banques fixent leurs taux de crédit par rapport à l’OAT (Obligations assimilables du Trésor) 10 ans. Il s’agit du taux fixe auquel l’Etat français emprunte sur une durée de 10 ans, qui fait figure d'indice de référence pour les évolutions du marché du crédit. Un taux passé à 2,72% ce 3 octobre, contre 2,14% début septembre. Mais ce n’est pas tout : « cette augmentation des obligations du trésor associée aux récentes hausses des taux directeurs de la banque centrale européenne, orientent au moins à court et moyen terme les taux auxquels empruntent les particuliers à la hausse », analyse Maël Bernier. En effet, les taux directeurs conditionnent en partie les taux d’intérêts des crédits immobiliers. Ainsi, « elles [les banques] ne peuvent que répercuter les hausses qu’elles subissent sur les crédits immobiliers des particuliers », explique-t-elle. Une rapidité de mise pour boucler son dossier De fait, « cette embellie sera de très courte durée : une semaine ? Quinze jours ? Trois semaines tout au plus ! », estime Maël Bernier, car « le décalage entre les taux d’emprunt des banques et les taux qu’elles pratiquent est difficilement tenable ». Il semble donc préférable de ne pas traîner pour faire passer son dossier. D’autant que « le taux d’usure est valable pour 3 mois, c’est à dire jusqu’à fin décembre, et ne colle pas avec la réalité des taux pratiqués à l’instant T », conclut Maël Bernier.