Le prix de l’immobilier commence à baisser dans les grandes villes à cause de la situation financière défavorable des ménages. Les taux qui ne cessent d’augmenter restructurent également le marché de l’immobilier. Si le neuf est déstabilisé, le luxe et l’ancien continuent quand même de séduire. Les avis sont départagés entre les professionnels du secteur. Les paroles du gouverneur de la banque de France, François Villeroy de Galhau, sont sujets à beaucoup de controverses. Il a, entre autres, démenti sur BFM Business le 9 septembre 2022 le blocage de crédits à cause du taux d’usure. Selon lui, l’accès au crédit n’est pas un problème en France. Il accuse en outre les corporations de hausser les taux d’intérêt injustement. Notre porte-parole rapporte toutefois une nouvelle progression des taux aussi importante que le taux d’usure, bloquant des dossiers. La banque centrale européenne (BCE) a également augmenté les taux directeurs de 0 à 1,75 % pour la deuxième fois en même pas deux mois. Le marché de l’immobilier en confusion La capacité d’emprunt est impactée par la hausse des taux selon un courtier en prêt immobilier. Le taux d’emprunt à 20 ans est passé à 2,5 % et celui à 10 ans à plus de 2,7 %. Ces paramètres ont entre autres réduit le montant qu’un emprunteur peut demander. La prochaine hausse des taux directeurs augure même une augmentation de 3 % d’ici la fin de l’année selon une professionnelle. Les maisons anciennes continuent à trouver des preneurs. Avec des acheteurs insolvables, les vendeurs devront toutefois revoir les tarifs à la baisse. Le prix du mètre carré d’un logement retombe sous la barre des 10 000 euros à Paris d’après le président de Century 21, Charles Marinakis. MeilleursAgents constate également une baisse de prix dans d’autres grandes villes. Les acquéreurs reviennent sur le marché, mais en scrutant chaque détail pour négocier le prix. La loi sur le diagnostic de performance énergétique se resserre. Le loyer des logements classés F ou G ne peut plus augmenter depuis le mois d’août 2022. L’interdiction de location arrivera aussi progressivement, à commencer par les pires G en début 2023. Seul le secteur du luxe est épargné par les crises. Barnes rapporte que les clients français se sont rattrapés en 2021. En 2022, ce sont les acquisitions étrangères qui sont les plus marquantes. Le prix arrive jusqu’à 40 000 euros par mètre carré pour des biens d’exception selon Nicolas Pettex-Muffat du groupe Féau. Les professionnels en difficultés Les courtiers rapportent un blocage de crédits depuis l’été dernier. Les refus concernent en premier les primo-accédants à faible revenu selon le président d’un réseau de courtiers. Les clients aisés souhaitant agrandir leur patrimoine ou investir sont également bloqués. Le marché de l’immobilier neuf s’effondre progressivement. Le président du pôle habitat de la FFB (Fédération française du bâtiment), Grégory Monod, enregistre une baisse d’environ 17 % d’août 2021 à août 2022. Du côté des constructeurs, les problèmes concernent : L’approvisionnement ; La main-d’œuvre ; La RE 2020, entraînant un surcout d’environ 7 % ; Le coût des matériaux ; L’hésitation des ménages. Le président de la fédération des promoteurs immobiliers, Pascal Boulanger, constate un recul de 24,3 % sur la vente d’appartements en une année. En plus des problèmes des chantiers s’ajoutent : L’objectif de zéro artificialisation nette des sols ; La défiscalisation Pinel qui risque d’être supprimée par la loi de finances 2023 ; Les conditions du prêt à taux zéro plus restreintes. Olivier Klein, ministre du Logement, parle de maintenir les dispositifs actuels. Le processus législatif est toutefois encore en marche, ce qui sème l’incertitude.