L’année 2022 est marquée par la hausse rapide des taux de crédit immobilier. Une tendance qui n’a pas manqué d’impacter le pouvoir d’achat immobilier des futurs acquéreurs en l’espace de quelques mois. Les taux d’intérêt des crédits immobiliers n’en finissent plus de remonter. En ce mois de novembre, ils retrouvent même leur niveau de 2015. Et malheureusement selon les estimations de l'Observatoire Crédit logement CSA, leur progression ne devrait pas cesser en 2023. Forcément, cette augmentation rapide des taux a des conséquences non négligeables pour les ménages. D’un côté, obtenir un crédit devient plus difficile et logiquement la production de crédits ralentit. En octobre, toujours d'après l’observatoire, elle a en effet baissé de 32,1 % en un trimestre. De l’autre, le pouvoir d’achat des acquéreurs a fondu comme neige au soleil en moins d’un an comme le confirme le 35ème observatoire sur le crédit immobilier, publié par Meilleurtaux ce mardi. Un taux moyen supérieur à 2 % en octobre Selon l’étude, le taux moyen pour un emprunt sur 20 ans atteint actuellement 2,30 %. Il y a un an, il était à 1,10 %. Dans le détail, « depuis début octobre 2022, les barèmes affichés des banques se situent pour 40 % à 2,30 %, 20 % à 2,50% et 12% à 2,70 %. Plus de 7 barèmes sur 10 sont donc affichés entre 2,30 % et 2,90 %, soit une hausse de 30 points de base en moyenne », souligne l’observatoire. Concrètement sur un an, les taux moyens ont presque été multipliés par deux. Si l’on ajoute à la progression rapide des taux le durcissement des conditions d’octroi, les candidats au prêt sont de plus en plus nombreux à voir leur dossier retoqué. En effet, depuis janvier 2022 les banques ne peuvent plus accorder, sauf exceptions, de crédit aux dossiers dépassant les 35 % de taux d’endettement. Or, « aujourd'hui « seulement » 58 % des dossiers répondent à l'exigence des 35 % maximum, ils étaient près de 69 % il y a un an (octobre 2021) et 72 % en janvier 2021 », révèle l’étude. 30 000 euros de budget en moins pour une mensualité de 1 400 euros Ainsi, un couple qui perçoit 4 000 euros de revenus nets mensuels avec une assurance à 0,34 % à 50 % sur chaque tête, ne peut pas rembourser une mensualité supérieure à 1 400 euros. En janvier 2022 avec un taux à 1,10%, il pouvait espérer emprunter jusqu’à 285 000 euros. Pour un emprunt du même montant en octobre avec un taux à 2,30 %, les mensualités de ce couple passent à 1 563 euros, soit un taux d’endettement de 39 %. Résultat : le dossier devient infinançable. Pour rester dans les clous et respecter la mensualité maximale de 1 400 euros, ce couple ne peut donc emprunter aujourd’hui que 255 000 euros, soit 30 000 euros de moins qu’en janvier. Une situation difficile à vivre pour certains, puisque cela signifie de devoir chercher un bien moins cher, en réduisant par exemple la superficie de quelques mètres carrés. Toutefois, bien qu’il n’y ait actuellement plus aucune offre de crédit immobilier à un taux d’emprunt inférieur à 1,90 %, le contexte reste propice à l’emprunt pour les acquéreurs ayant un dossier finançable. Comme l’explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux : « il faut tout de même avoir en tête que des taux de ce niveau au regard d’une inflation à 6,2 % en octobre 2022 (versus octobre 2021) reste une situation toujours très favorable aux emprunteurs. »