La taxe d’habitation sera supprimée en 2023, mais la taxe foncière va augmenter, et pas des moindres. Il s’agit d’une hausse de 52 %. Elle passera de 438 euros actuellement à 665 euros en 2023, soit un écart de 227 euros. Cette nouvelle cache toutefois d’autres surprises, inquiétant l’UNPI ou Union nationale des propriétaires immobiliers. Meilleurs Agents indique que le mètre carré de l’immobilier est descendu à 10 346 euros à Paris, soit un recul de 0,9 % en une année. Cette baisse s’accompagne d’une autre nouvelle pour le secteur. Le juriste Frédéric Zumbiehl, travaillant au sein de l’UNPI, indique que d’autres paramètres ne sont pas inclus dans les 52 % annoncés. Les propriétaires sont sceptiques sur l’issue de la situation. Ce sont précisément les propriétaires bailleurs qui subiront davantage d’inconvénients. Les valeurs locatives frôleront, par exemple, les 7 % en 2023. Ils sont également soumis à de nombreuses règles, dont les exigences du diagnostic de performance énergétique. Un impact sur les propriétaires bailleurs Même si la hausse de la taxe est importante, elle n’impacte pas sur le marché des résidences principales. La déduction de la taxe d’habitation rééquilibre la balance. Les banques, quant à elles, sont sélectives sur l’octroi de prêt immobilier. De ce fait, certains choisissent la location à défaut de pouvoir accéder à un logement. Le président de la Fnaim, Jean-Marc Torrollion, fait remarquer : À partir du moment où les coûts fixes d'un bien immobilier augmentent alors que vous ne pouvez pas augmenter votre loyer, on est dans une situation où pour certains, la coupe déborde. Jean-Marc Torrollion De nombreux paramètres s’ajoutent pour les bailleurs : Une indexation de loyers plafonnée à 3,5 % ; La gestion locative ; La hausse de la facture d’énergie en copropriété ; L’inflation de 6,4 % ; Les rénovations obligatoires pour les logements énergivores. Dans le cadre d’un investissement locatif, la réglementation des loyers sera désormais plus stricte. Les petites superficies sont cependant moins concernées. Ce ne sera plus le préfet, mais la Ville qui sera en charge de l’encadrement dès le début de l’année 2023. Cette situation va perdurer pendant les trois prochaines années. Une nouvelle pas si catastrophique Les professionnels estiment toutefois que l’impact est plus psychologique que financier. Le cofondateur de l’entreprise Investissement-locatif, Mickaël Zonta, explique : La taxe foncière représente aujourd'hui une semaine à dix jours du loyer parisien d'une petite surface alors qu'elle représente un mois de loyer dans une ville moyenne […] Et même avec cette augmentation, on reste toujours en dessous d'un mois de loyer. Mickaël Zonta Le président fondateur de la société de conseil Masteos, Thierry Vignal, note un impact moindre sur le rendement locatif à Paris. L’investissement locatif reste ainsi un secteur rentable. Ceux qui ont des logements inoccupés pensent parfois vendre à défaut de pouvoir rénover. Il en existe plus de 120 000 à Paris. Le Conseil de la Ville va discuter de la hausse de la taxe foncière pour ce mois de novembre 2022. Une bonne nouvelle se glisse parmi les problèmes. Un site Internet a été mis en service pour que les locataires puissent dénoncer les agissements illégaux. Cette mesure d’accompagnement va, entre autres, pénaliser les secteurs indisciplinés comme les locations saisonnières.