L’enjeu serait actuellement d’allier rentabilité et responsabilité sociale et environnementale en France. La prise en compte de ces paramètres serait en effet devenue vitale pour les français. Les nier revient à prendre le risque d’aller à l’encontre des normes en vigueur, et ainsi de diminuer sa performance financière. Cela se confirme avec l’adoption du nouveau Diagnostic de performance énergétique (DPE). Les critères sociaux et environnementaux prennent de plus en plus de place dans les investissements en France. C’est le cas même dans le secteur immobilier. Ce changement se reflète à travers l’évolution des cadres législatifs et réglementaires. La mise en place du nouveau DPE en est un exemple. Cela demande aux investisseurs et aux bailleurs de respecter un certain nombre de normes environnementales. Et ce, au risque de voir leurs biens exclus du marché. Par-delà le cadre légal, les sanctions sont en premier lieu d’ordre financier. Des efforts sont néanmoins à déployer pour parvenir aux résultats attendus. Le manque d’information étant un obstacle majeur. Rénover les passoires thermiques La performance financière ne devrait plus être la seule source de préoccupation des investisseurs à l’heure actuelle. D’un côté, ils doivent considérer les paramètres écologiques. Ceux-ci doivent en même temps s’accompagner d’une prise en compte des enjeux sociaux. L’alliance entre ces trois critères seraient indispensables pour maintenir une bonne rentabilité sur le long terme. En revanche, oublier d’en tenir compte revient à s’exposer à des risques juridiques. Ces derniers peuvent par la suite se transformer en pertes financières. L’application du nouveau DPE en est la preuve, elle pourrait notamment pénaliser l’investissement locatif. Les investigations menées par France Stratégie montre que l’Hexagone réunit environ 7 millions de logements classés passoires thermiques. Autant de biens qui seront exclus du marché locatif en vertu des dispositions mises en avant avec le nouveau DPE. Les statistiques font état de 600 000 logements qui ne peuvent plus être loués à partir du 1er janvier 2025. Il s’agit des habitations classées G. La même réglementation s’applique à 1,2 million de biens de classe F à partir de 2028. Elle sera effective pour ceux de la classe E en 2034 : 2,6 millions de logements seront affectés. En attendant, la législation interdit aux propriétaires bailleurs de réviser le loyer. Une telle mesure diminuerait probablement leur seuil de rentabilité. S’en suivant l’impossibilité de réaliser les travaux de rénovation et peut-être même la revente à prix réduit. Des outils pédagogiques pour accompagner les investisseurs Les investisseurs auraient néanmoins conscience des risques et nombreux sont ceux qui souhaitent s’aligner sur les exigences écologiques et sociales. Cependant, les facteurs qui les empêchent d’avancer ne manquent pas. La mise en place d’un cadre législatif serait une alternative pour les encourager. Des outils pédagogiques et d’évaluation devraient toutefois être créés en parallèle. Ils seront alors mis à la disposition du public et serviront à orienter les futurs investisseurs. Il serait possible de s’inspirer du label ISR ou I2SR (Investissement immobilier socialement responsable). Ces dispositifs permettraient d’évaluer la responsabilité d’un investissement, sur le plan sociétal et environnemental à la fois. L’enquête réalisée par l’Ifop met en relief les aspirations des Français et les facteurs de blocage. Les résultats de cette étude commandée par Vigeo Eiris et le FIR ont été rendus publics en septembre 2020. Ils indiquent que 6 personnes sur 10 sont attentives aux impacts sociaux et environnementaux de leurs placements en France. Pour 78 % des personnes interrogées, cette préoccupation relève d’une conviction personnelle. 44 % des investisseurs redouteraient toutefois le greenwashing en s’engageant dans cette voie. Pour 30 %, la peur de voir leur performance baisser est un frein. Le DPE constituerait pourtant un paramètre qui détermine le choix pour environ 9 Français sur 10. Il influe sur la décision d’achat pour 34 % d’entre eux.