Des courtiers en prêt à l’habitat ont scruté les taux d’intérêt appliqués par les banques au début du mois-ci. Ils ont alors conclu que le durcissement des modalités d'emprunt se poursuit. Néanmoins, les organismes créanciers sont contraints de modérer la revalorisation de leur barème. Autrement, le taux d’usure bloquerait un nombre trop conséquent de dossiers. Les banques ont revu leurs conditions de prêt immobilier. D’après un courtier, ce renforcement concerne même les meilleurs profils. En avril 2022, ces derniers avaient encore une chance d’obtenir des taux inférieurs à 1 %. Cette situation est désormais révolue. Le taux offert aux meilleurs profils s’établit présentement à 1,37 % sur 25 ans, détaille l’entreprise. Sur 20 ans ou 15 ans, le pourcentage s’élève respectivement à 1,26 % et 1,15 %. Pour les autres emprunteurs, le courtier observe un taux moyen qui a grimpé à 1,44-1,49 % sur 20 ans. Sur 15 ans, celui-ci s’est stabilisé à 1,34 %. Sur 25 ans, il a augmenté à 1,58 %. Les emprunteurs devraient anticiper une augmentation plus vive Pour ces trois durées, un concurrent fait état d’un pourcentage respectif de 1,50 %, 1,40 % et 1,69 %. De leur côté, nos spécialistes ont noté un taux immobilier de : 1,63 % sur 25 ans ; 1,47 % sur 20 ans ; 1,37 % sur 15 ans. Ces taux moyens ont été calculés à partir des barèmes fixés par les réseaux bancaires. Le coût de l’assurance de prêt n’a pas été inclus dans la ligne de compte. Dans ce contexte, notre porte-parole, Maël Bernier, préconise aux Français menant un projet immobilier de prévoir une certaine marge. Elle insiste sur le fait que le taux de crédit pratiqué à une période définie est susceptible d’évoluer. La cadre a pris le cas d’une banque qui propose du 1,50 % sur 20 ans pour clarifier sa pensée. D’ici deux mois, explique-t-elle, la même condition ne sera forcément pas soumise à l’emprunteur : […] Car le taux sera peut-être alors à 1,70%. Avec l’inflation, dopée par la crise ukrainienne, les établissements bancaires sont obligés d’amorcer le redressement des taux. De plus, les OAT (Obligations Assimilables du Trésor) à 10 ans se situent aujourd’hui à 1,49 %. Or, il s’agit d’une référence de base pour ces organismes. Les banques sont entrées dans une situation délicate Une experte en courtage de prêt à l’habitat déclare que les banques sont confrontées à un dilemme. En ce moment, souligne-t-elle, leur marge sur le prêt immobilier : […] Est nulle, voire négative. Elles veulent donc continuer à appliquer cette hausse qu'elles subissent elles aussi en matière de coût de crédit, mais elles sont bloquées par le taux d'usure. Selon la spécialiste, les accentuations s’avèrent pour l’instant petites, mais permanentes. Ces dernières semaines, beaucoup de variations ont été aperçues. Notre porte-parole rejoint son avis : Il y a une vraie nervosité, y compris dans les établissements bancaires, qui réunissent désormais leurs comités de taux plusieurs fois par mois. Du fait de la réalité actuelle, les banques se retrouvent face à une équation compliquée à résoudre. Lors de l’instauration des grilles de taux immobiliers, elles doivent parvenir à générer une marge de profit. Le tout en s’évertuant à garder le maximum de dossiers dans le plafond du taux d’usure. Soit 2,40 % pour les crédits d’une durée d’au moins 20 ans jusqu’au début juillet prochain.