La production de prêts chute, selon l'observatoire Crédit Logement/CSA pour le premier trimestre 2022. Et ce malgré des taux de crédit bancaires encore relativement bas. Durcissement des conditions d’octroi, élévation des taux de crédit, baisse du pouvoir d’achat, guerre en Ukraine... le moral des Français n'est plus au beau fixe et il semble que l’accumulation de ces facteurs entraîne la chute du nombre de prêts accordés si l’on en croit le dernier observatoire Crédit Logement/CSA. « Le choc supplémentaire sur la demande de crédits se traduit sur les mois de mars et avril avec un nombre de prêts bancaires accordés en recul de 14,5%, en glissement annuel, écrit l’observatoire. Quant à la production en montant, la baisse est de 11,7% : un recul moins important en raison d'un recours à des montants moyens empruntés élevés par des acheteurs qui disposent d'un apport personnel plus important et acquièrent des logements plus coûteux. » 1,12% de taux moyen pour les prêts immobiliers sur 15 ans Malgré une amorce de remontée des taux de crédits immobiliers depuis le début du mois de janvier, ils restent toujours à un niveau bas : 1,12% de taux moyen pour les prêts immobiliers sur 15 ans, 1,25% sur 20 ans et 1,37% sur 25 ans. En effet, dans le même temps cette remontée reste contenue par des taux d’usure réduits par la Banque de France. En revanche, la tendance à la hausse semble s’installer progressivement mais sûrement pour les mois à venir. L'observatoire estime que les établissements prêteurs essayent aussi de limiter la hausse des taux pour garantir la solvabilité des emprunteurs face au durcissement des conditions d’octroi. En effet, depuis le 1er janvier dernier les banques n’autorisent plus les prêts d’une durée supérieure à 25 ans. Or, les emprunteurs auraient tendance à vouloir en prolonger la durée pour contrer l’inflation. On note cependant que la durée moyenne des prêts immobiliers a été légèrement réduite, passant de 242 mois en mars à 239 mois en avril. 100% des crédits accordés ont des taux inférieurs à l’inflation Maigre consolation, l’observatoire souligne le fait que la totalité des emprunteurs ont obtenu des crédits à des taux bien en dessous de l’inflation. Du jamais vu depuis environ 60 ans. Même à la suite du premier choc pétrolier en 1974 où l’inflation atteignait 14,2%. Dernier lot de consolation : un peu moins d'un quart des emprunteurs bénéficie encore de taux inférieurs à 1%.