Dans le contexte actuel, est-il encore possible de recevoir un crédit immobilier sans apport ? Pour quelques profils, les spécialistes dans ce domaine répondent à cette question par l’affirmative. À l’opposé, les établissements bancaires se montrent plus hésitants à financer un projet en l’absence de cette part du souscripteur. Tant qu'ils veulent éviter de régler certains frais. L’apport personnel nécessaire pour pouvoir décrocher un prêt à l’habitat en France a significativement augmenté. Cette observation, une agence de courtage l’a signalée dans une étude publiée le 7 avril 2022. D’après ce réseau, un apport moyen de 52 594 euros est en ce moment demandé aux emprunteurs. Au premier trimestre 2021, cette somme s’élevait à 23 189 euros de moins. Pour de nombreux profils, dont les primo-accédants, cette hausse se révèle clairement pénalisante. Selon notre porte-parole, Maël BERNIER, contrairement à ce qui se passait en 2019, emprunter sans apport est devenu une exception. Néanmoins, les institutions bancaires peuvent l’accorder au cas par cas, souligne-t-elle. L’apport favorise l’obtention du logement de sa convoitise La responsable signale que sur des petits crédits, généralement en dessous de 150 000 euros : Il y a localement quelques possibilités d'emprunter sans apport, pour des primo-accédants. […] En parallèle, une experte reconnaît que l’apport moyen a bien fait l’objet d’un redressement, tout comme les taux immobilier. Cependant, elle explique que le rôle qu’ont joué les banques n’est que minime. En effet, ces établissements sont étrangers à la demande d’apport plus important. Elle poursuit que les ressources financières des ménages déterminent en revanche leur capacité d’emprunt : […] Or, les prix de l'immobilier ont pris 15 %, sans que les revenus augmentent aussi rapidement. Donc si je veux toujours la même surface avec les mêmes revenus, le seul levier c'est l'apport. Pour s’offrir le bien de leur souhait, Les acquéreurs doivent avancer un apport plus conséquent. Toutefois, cette obligation découle de l’envolée des coûts, conclut la spécialiste. S’agissant des banques, elles continuent à réclamer au minimum l’apport des frais dans neuf cas sur dix, constate un courtier immobilier. Ce dernier indique que ces organismes pensent que leur intérêt leur défend de prendre en charge les frais de : Dossier ; Garantie ; Notaires. L’accès au crédit immobilier s’est resserré La raison de ce resserrement réside dans l’hypothèse où l’emprunteur se trouverait contraint de remettre en vente son habitation dans 2-3 ans. Dans cette circonstance, il n’aura produit qu'un gain inférieur à 10 % pour la banque. C’est cette plus-value que l’établissement financier exige avec l’apport, précise l’entreprise de courtage. Certes, le niveau d’apport demandé mentionné plus haut ne constitue qu’une moyenne. Cependant, il traduit une grande transformation des conditions bancaires. D’ailleurs, la tendance ne surprend pas complètement. Preuve en est le constat dressé par l’observatoire Crédit Logement-CSA en décembre 2021. L’organisme affirmait qu’en moyenne, les emprunteurs devaient disposer d’un apport correspondant à 18,5 % du coût de l’achat immobilier. Sur un an, ce pourcentage a évolué de +3,5 points. Dans ce cadre, on prendra l’exemple d’un bien valant 250 000 euros. Pour l’acquérir, les souscripteurs de crédit ont donc fourni un apport moyen supérieur à 45 000 euros.