De l’autre côté de l’Atlantique, plusieurs régions sont confrontées à une pénurie de logements à vendre. À l’opposé de cette faiblesse de l’offre, les acquéreurs se révèlent quant à eux abondants. De ce fait, la fondatrice d’un réseau immobilier affirme qu’elle remarque à chaque annonce un gagnant et vingt candidats vaincus. Partout aux États-Unis, les biens à vendre manquent sur le marché de l’immobilier. La créatrice de l'agence Go Brent, Liz Brent souligne que la pénurie s’avère tellement énorme. Si bien que renouer à un niveau raisonnable paraît inimaginable. D’ailleurs, les tarifs des logements poursuivront leur hausse, ajoute-t-elle. L’experte explique que le problème a été avivé par la crise sanitaire, mais il a existé depuis plus d’une décennie. Selon elle, une solution résiderait dans l’aménagement de maisons doubles dans les lieux où les résidences individuelles sont démolies. Le chef économiste de la Fédération américaine des agents immobiliers (NAR), Lawrence Yun, apporte quelques précisions sur le sujet. Une conséquence de la crise de 2007 D’après Lawrence Yun, cette pénurie de biens immobiliers à vendre trouve son origine dans la crise des subprimes. À cause de cet épisode, plusieurs constructeurs ont déposé leur bilan et ont quitté le marché pour toujours, se souvient-il. De surcroît, la norme dans le domaine de la construction a été renforcée. Cependant, à la différence de Liz Brent, Lawrence Yun prédit une amélioration future dans la zone de Washington. Dans les municipalités qualifiées de peu coûteuses, où l’emploi se développe notablement, la demande est en revanche amenée à s’accroître. Pareil dans les villes qui séduisent les retraités qui effectuent des acquisitions sans contracter de crédit, telles qu’à : Indianapolis (Indiana) dans le nord ; San Antonio (Texas) et Atlanta (Géorgie) dans le sud. En attendant, l’association des taux d’emprunt conséquents et des prix prohibitifs devrait dissuader plusieurs acheteurs. Ce qui engendrerait un amoindrissement de la tension sur le marché. Le chef économiste de la NAR prévoit ainsi qu’ en 2022, la flambée des tarifs pourrait se limiter à 5 %. Comparativement aux 9,1 % et 16,9 % respectivement de 2020 et 2021, ce rythme apparaît largement moindre. Il profiterait notamment aux consommateurs souhaitant réaliser un investissement locatif. Surenchérir devient indispensable pour décrocher un bien Pour l’instant, les prix se situent à un niveau record dans le Pays de l’Oncle Sam. En parallèle, les acquéreurs se retrouvent dorénavant face à la montée des taux immobiliers. Un crédit à intérêt fixe sur 30 ans, durée la plus courante outre-Atlantique, s’accompagne aujourd’hui d’un pourcentage de 5,11 %. Inédite depuis 2010, cette valeur affiche un écart de +2,15 points comparativement à la moyenne enregistrée l’année dernière. Cette augmentation amenuise davantage le pouvoir d’achat des ménages. Un économiste pour la NAR, Nadia Evangelou, observe qu’actuellement, pour s’offrir la même maison-type qu’en 2021, il faut annuellement : Gagner environ 25.000 dollars de plus. Nadia Evangelou Dans ce cadre, Liz Stone désire se procurer une maison dans la banlieue de Washington depuis 2019. Elle a trouvé quatre annonces, toutes supérieures au tarif réclamé, s’assortissant même d’une surenchère pouvant s’élever jusqu’à 100 000 dollars. Toutes refusées, en dépit d’un dossier de qualité. Dans la région, déclare Liz Brent, les logements se négocient entre 4-5 % plus cher que le coût initial.