La France compte des millions de passoires énergétiques. Et les règles pour louer ou acheter ces biens vont se durcir. Résultat, elles sont de plus en plus nombreuses à être mise en vente, avec notamment une décote importante.. À compter du 1er janvier 2023, tous les logements dont la consommation conventionnelle d'énergie primaire excède les 450kWh par m² et par an seront jugés indécents. Aussi, conformément à la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, les logements classés G, qualifiés de « passoires thermiques » seront interdits de location à partir de 2025. Cette loi promulguée pour répondre à l’urgence climatique, prévoit la même chose pour les logements classés F (en 2028) et E (en 2034). Dans ce contexte, plutôt que de remettre aux normes leur bien, les propriétaires sont de plus en plus nombreux à mettre en vente rapidement leur bien, quitte à baisser le prix si l’on en croit une étude publiée jeudi par SeLoger.com et MeilleursAgents. Un logement classé F ou G se vend 6,7 % moins cher Selon cette enquête, un logement classé F ou G se vend généralement 6,7 % moins cher qu’un bien classé C, D ou E. La raison est simple, depuis quelques semaines de nombreux logements qualifiés de « passoires thermiques » fleurissent sur le marché. Ce phénomène conduit à une concurrence accrue entre les vendeurs, laissant le champ libre aux acquéreurs potentiels de négocier un rabais important du prix de vente (pour leur crédit immobilier), en justifiant cette baisse par la nécessité de devoir réaliser des travaux de rénovation. « Dans les grandes villes, un appartement classé F ou G se vend, en moyenne, 2,1 % moins cher que s’il était classé C, D ou E. » révèle l’étude. Nice est la ville où la décote est la plus importante sur les appartements (- 8,1 %), suivie de Lille (-4,2 %), Rennes (- 3,3 %), Marseille (- 3,1 %), Nantes (- 3 %), Strasbourg (- 2,8 %). Dans les banlieues de ces métropoles, la décote pour les biens classés F ou G est même plus importante (- 10,3 %). Ceci s’explique par le fait que plus l’on s'éloigne du centre-ville, moins le marché immobilier est tendu et donc plus le DPE devient un critère de choix pour l’acheteur. En revanche, la capitale semble épargnée par cette tendance, puisqu’une passoire thermique à Paris se vend en moyenne 1,1% plus cher qu’un bien classé C, D ou E parce “qu’il s’agit bien souvent de bâtiments historiques (haussmanniens, entre autres)”, explique l’étude.