Le gouverneur de la Banque de France parle d’un retour à une situation normale. Le taux d’intérêt immobilier se situait en effet aux environs de 3 % avant de baisser. La reprise de ces niveaux dits normaux aura néanmoins des répercussions sur les ménages français. Selon les estimations, un crédit immobilier peut leur coûter 100 000 euros de plus. Le gouverneur de la Banque de France a récemment accordé un entretien à une chaine télévisée nationale. Ce rendez-vous a été l’occasion de faire le point sur la situation actuelle et ses éventuelles évolutions. En effet, la Banque centrale européenne (BCE) a fait part de sa volonté de relever les taux directeurs dernièrement. Cette décision aura logiquement des impacts sur le marché des crédits bancaires. Il faut s’attendre à un taux allant jusqu’à 3 % selon le représentant de la Banque de France. Un tel niveau n’est pas étranger à l’Hexagone. Il n’est pas pour autant sans conséquence sur les consommateurs qui devront payer leur prêt plus cher. Une mensualité qui passe de 3 070 euros à 3 503 euros La hausse du taux immobilier est inévitable avec les modifications prévues par la Banque centrale européenne (BCE). Pour l’heure, le marché immobilier semble être préservé de ces impacts en France. Les acheteurs maintiennent par ailleurs leurs ambitions de devenir propriétaires. Le risque d’un ralentissement des activités n’est cependant pas exclu. En effet, la progression du taux d’intérêt se traduira par la montée du coût de l’emprunt pour les consommateurs. Le gouverneur de la Banque de France a pris l’exemple d’un couple avec un revenu de 3 600 euros. Selon lui, les établissements prêteurs peuvent, dans le meilleur scénario, lui accorder un taux de 1,5 %. Et ce, pour un crédit de 600 000 euros souscrit sur 20 ans. Dans un tel contexte, ce type de client s’acquitterait de 3 070 euros de mensualités. Son prêt immobilier lui coûte ainsi 136 865 euros et il devra rembourser 736 865 euros au total, assurance comprise. La somme à rembourser augmentera d’environ 100 000 euros si le taux est de 3 %. La mensualité sera de 3 503 euros et le crédit devrait coûter 240 000 euros. De nouveaux taux directeurs à compter de juillet 2022 Le taux de 2 à 3 % est fort probable aux yeux du gouverneur de la Banque de France. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une situation inédite, un tel niveau n’a plus été enregistré dans l’Hexagone depuis 2014. Parallèlement à la hausse du coût du crédit, le retour de ces taux diminue la capacité d’emprunt des clients. En reprenant le couple au revenu de 3 600 euros, un taux de 1,5 % lui permet d’obtenir 246 000 euros. Les mensualités se situeront à 1 260 euros maximum si le ménage n’a aucune dette à payer. Le même client recevra 216 000 euros avec cette mensualité si le taux évolue à 3 %. Cela traduit un écart de 12 %. L’évolution du taux d’intérêt pèsera davantage au fur et à mesure que le montant du prêt augmente. La Banque centrale européenne ne semble cependant pas avoir une alternative face à l’inflation. L’organisme envisage ainsi de revoir les taux directeurs à la hausse dès juillet 2022.