De nombreux particuliers ne peuvent plus souscrire un prêt à l’habitat à cause de l’élévation des taux d’intérêt. Un phénomène qui a engendré de manière mécanique une intensification du taux d’usure. Pour se voir attribuer un crédit, les consommateurs immobiliers bloqués par ce dernier devront apporter des ajustements à leur projet. Un courtier révèle qu’entre janvier-mai 2022, le taux des prêts immobiliers a augmenté entre 36 % et 70 %. Le coût des crédits dédiés au logement s’est renchéri à la suite de cette flambée. Cette élévation a par conséquent provoqué un impact chez l’ensemble des acquéreurs immobiliers. L’entreprise précitée a pris le cas d’un emprunt à 1,45 %, sur 20 ans, et de 180 000 euros. Elle a calculé que le coût de celui-ci s’élèvera à terme à 27 446 euros. Ce qui représente près de 10 000 euros de plus que si le prêt avait été contracté en janvier 2022. Le TAEG s’amplifie également Avant d’emprunter, recommande ainsi Société Générale, il faut bien examiner le plan de financement auprès de son conseiller. D’après la banque : Les projets dont le plan de financement est le plus tendu pourraient devoir être retravaillés. Outre cette problématique de hausse des taux d’intérêt, les acheteurs immobiliers sont aussi confrontés à la remontée du taux d’usure. Un indicateur également appelé taux annuel effectif global (TAEG) et qui protège les particuliers des conditions de crédit démesurées. Fixé tous les trois mois par la banque centrale française, il est largement ignoré du grand public. En fait, aucun établissement bancaire n’est, tous frais inclus, autorisé à prêter à un taux plus élevé que le TAEG. Ce dernier étant estimé sur la base des taux moyens concédés au cours du trimestre précédent, majorés de 30 %. À cause de l’importante augmentation des taux immobiliers au premier trimestre 2022, un nombre croissant d’offres dépassent ce taux d’usure. Notre directrice de la communication, Maël Bernier, décrypte que cette envolée résulte de l’accroissement des obligations assimilables du Trésor (OAT). Pour indication, les banques définissent leur grille de taux à partir de cette référence. L’accentuation du TAEG éloigne beaucoup de particuliers des crédits D’après certains courtiers, Important 10-15 % des dossiers ne pourront désormais plus décrocher de crédit, sauf s’ils modifient leur projet. Les personnes de 40 ans et plus représentent les premières victimes de ce phénomène. Maël Barnier affirme qu’il est extrêmement compliqué pour ces individus de ne pas aller au-delà du TAEG. La raison : leur assurance emprunteur s’assortit d’une cotisation plus élevée. À rappeler que cette couverture sert de garantie tant aux banques qu’aux emprunteurs, contre une éventuelle insolvabilité. Elle prend en charge différents risques tels que l’invalidité, la maladie ou la mort. Dans ce cadre, un courtier associé d’un cabinet indépendant a relaté : On traite en moyenne cinq dossiers par mois et sur les cinq de ce mois-ci, tous ont eu des problématiques de taux d'usure. Une de ses clientes, prénommée Camille et qui se préparait à contracter un crédit immobilier, a connu cette situation. La banque a refusé son dossier en raison d’un dépassement du TAEG, avec le taux d’emprunt qu’elle accorde. Arrivée dans l’Hexagone une dizaine d’années plus tôt, la Taïwanaise commente : C'était la première fois que j'entendais parler de ce taux. La jeune femme espère que son courtier parviendra à s’arranger avec sa banque.