En raison de la baisse du taux d’usure combinée à la hausse des taux de crédit immobilier, deux banques traditionnelles ont décidé d’exclure momentanément les candidats au prêt immobilier apportés par des courtiers : la Société Générale et le Crédit du Nord. En revanche, elles produisent toujours des crédits pour leurs clients. Comme le révèle Capital, le Crédit du Nord et la Société Générale cessent temporairement de collaborer avec des courtiers pour les demandes de prêt immobilier. Alors que le marché connait depuis le début de l’année une remontée des taux de crédit immobilier, associée à une baisse du taux d’usure, il devient de plus en plus compliqué pour certains ménages d’accéder à un prêt et de concrétiser leur projet d’achat. « Compte tenu de la remontée des taux d'intérêt et du niveau actuel du taux d'usure, nous avons décidé de suspendre notre partenariat avec nos courtiers. Cela concerne moins de 25% de nos prêts », confirme une porte-parole de la Société Générale auprès du quotidien Le Parisien. Une décision qui leur permet de ne plus payer de commission et donc de dégager un peu plus de marge. Si ces établissements ont fait le choix d’exclure les dossiers émanant de courtiers momentanément, elles produisent toujours des crédits. « La Société Générale continue de proposer des crédits à ses clients, en examinant leur situation personnelle au cas par cas », confirme cette même source. Une solution temporaire Cette décision de la Société Générale et du Crédit du Nord s'explique notamment par le niveau du taux d'usure. Ce seuil au-dessus duquel un établissement bancaire n’a pas le droit d’accorder un crédit, est fixé à 2,4% au deuxième trimestre pour les prêts immobiliers à 20 ans et plus. Il prend en compte le coût total du crédit, assurance emprunteur et frais annexes compris. Dans le même temps, les taux moyens de crédits immobiliers accordés et relevés par Meilleurtaux se situent à 1,54% pour la même durée. Mais en ajoutant l’assurance de prêt et les frais annexes, certains dossiers approchent, voire dépassent le taux d’usure. Mais la donne devrait évoluer au 1er juillet avec la publication du nouveau taux d’usure pour le troisième trimestre. Il devrait légèrement augmenter et ainsi permettre à un plus grand nombre d’emprunteurs de se voir désormais accorder un crédit. Dans le même temps, les professionnels de l’immobilier pressent le gouvernement de revoir le mode global de calcul du taux d’usure. Le ministère de l'Économie s'est récemment dit à l'écoute du problème : « On travaille à des solutions rapides pour prendre en compte l'impact de la remontée des taux sur le taux d'usure (...), pour trouver un équilibre entre la protection des consommateurs et l'accès à la propriété ».