L'association Consommation Logement Cadre de Vie réclame le gel des loyers pour un an afin d’aider les ménages à faire face à l’inflation. Pour l'instant, le gouvernement refuse d’accéder à cette requête, mais envisage d’autres options. L'indice de référence des loyers (IRL), qui détermine la hausse annuelle autorisée des loyers, a progressé de 2,48 % au premier trimestre. Un niveau qui n'avait pas été atteint depuis 2008. Si rien n'est fait, il atteindra 5,4 % à la fin de l'année. L’association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) alerte et estime que le gel « exceptionnel et temporaire des loyers » est la seule solution face à la situation d’urgence. En effet, nombreux sont les locataires à se retrouver en difficulté, et à contacter l’association pour obtenir de l'aide. C’est dans ce contexte que les représentants des bailleurs et les ministres Bruno Le Maire (Economie) et Amélie de Montchalin (Transition écologique et Cohésion des territoires) se sont rencontrés mercredi 1er juin, afin d’échanger sur les solutions possibles à mettre en place. Refus du gel pur et simple des loyers Lors de cette rencontre où les représentants des locataires n’étaient pas conviés, les différents participants se sont mis d’accord et ont refusé de mettre en place le gel des loyers. En revanche, ils ont proposé plusieurs alternatives notamment : ne plus réévaluer l’IRL pendant un an, le lisser sur 6 ou 12 mois, ou encore réformer les modalités de calcul de cet indice afin d'en exclure le prix de l'énergie. Ce qui permettra un processus plus simple de simulation prêt immobilier. L'Union sociale pour l'habitat (USH) a suggéré pour sa part un « bouclier logement ». Si aucune solution n'est pour l’heure privilégiée, les arguments avancés pour refuser le gel des loyers semblent « peu pertinents et contribuent uniquement à favoriser, une fois de plus, les bailleurs », estime la CLCV. Pourtant selon elle, le gel des loyers protègerait le pouvoir d’achat des locataires et n’entraînerait aucune dépense pour les propriétaires, si ce n’est effectivement un manque à gagner, lié à l’absence de revalorisation. Les locataires pas assez protégés L’association rappelle que la part du loyer représente de 25 à 40 % du budget des ménages. « L’évolution de l’APL, indexée sur l’inflation, ne peut suffire et ne couvrira qu’une partie des hausses constatées, explique la CLCV. Par ailleurs, de nombreux ménages sont exclus des APL en raison des plafonds de ressources très faibles pour en bénéficier ». Aussi, pour l’association cela revient à fermer les yeux sur le fond du problème puisque « l'augmentation inconsidérée des loyers se traduira nécessairement par une perte de pouvoir d'achat des locataires et un risque accru d'impayés, en particulier chez les bailleurs sociaux ». La CLCV fait ainsi le constat que « l’augmentation du SMIC et des pensions de retraite de 4 %, comme cela avait été annoncé par les pouvoirs publics, représente 52 € mensuels alors que l’inflation aujourd’hui se traduit par un coût de 123 € par mois, hors loyer ».