Selon une récente étude, les particuliers sont majoritairement conscients de l’enjeu primordial que représente la rénovation énergétique des logements. Mais ils ne semblent pas prêts pour autant à réaliser des travaux. Afin de lutter contre le réchauffement climatique, Emmanuel Macron a défini la rénovation énergétique des logements mal isolés comme l’une des priorités de son second quinquennat. Le chef de l’Etat vise comme objectif la mise aux normes de 700 000 habitations, par an. Pour de nombreux acteurs du secteur, ce chiffre paraît utopiste, d’autant que les propriétaires semblent frileux à l’idée de mettre la main à la poche. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude publiée début juin et menée par BVA, société d’études et conseil, pour Drimki, entreprise spécialisée dans l'estimation immobilière. Les Français souhaitent des logements mieux isolés... Selon cette étude, « pour plus d’un Français sur deux, la rénovation des logements mal isolés constitue, est de loin, la principale mesure à mettre en œuvre ces cinq prochaines années dans le domaine du logement (55%) ». C'est même une priorité pour 69% des personnes âgées de 65 ans et plus. Ainsi, pour les sondés, la rénovation des logements mal isolés se place largement en tête des préoccupations liées au logement, devant le fait de faciliter l'accès à la propriété pour les jeunes et les primo-accédants (26%), de geler les loyers pour les ménages les plus modestes (23%), ou encore d’encourager l’accès au logement locatif pour les jeunes (22%). ...mais refusent de dépenser de l’argent pour faire des travaux Si la majorité des personnes interrogées souhaite faire de la rénovation une priorité, le coût des travaux est un frein pour près des trois quarts des propriétaires. En effet, ils sont 71% à affirmer que le prix est l'élément le plus bloquant, et même 81% chez les plus de 50 ans. « La transition écologique est au cœur de la politique de logement et une priorité pour les Français, explique Olivier Colcombet, porte-parole de Drimki cité par MoneyVox. Mais cet intérêt se heurte à la dure réalité de leur portefeuille. En moyenne, il faut compter entre 15 000 et 40 000 euros pour une rénovation garantissant de réelles économies d'énergie ». Parmi les autres raisons expliquant les freins à la réalisation de travaux de rénovation énergétique, l'ampleur qu'ils pourraient représenter est un élément bloquant pour 31% des répondants. Enfin, pour 23% c'est le manque d'informations relatif aux aides et dispositifs mis en place qui pose problème. Les solutions espérées 44% des sondés voudraient ainsi pouvoir déduire une partie des frais engagés de leurs impôts, et nombreux sont ceux à espérer des coups de pouce financiers de la part de l’Etat (40%). Le dispositif France Rénov', lancé en janvier et référençant l'ensemble des aides pourrait en encourager plusieurs à sauter le pas. Enfin, pour 34% des personnes sollicitées, la proposition de prêts à taux zéro pourrait être une option idéale et 24% souhaitent pour leur part pouvoir obtenir une exonération de la taxe foncière le temps de la réalisation des travaux.