Les taux des crédits immobiliers dans l’Hexagone ont retrouvé une courbe ascendante. De plus, les banques ont affermi leurs conditions d’octroi à cause de l’application de nouvelles règlementations depuis début 2022. Du fait de ces circonstances, la difficulté de financer un projet d’achat d’un logement à l’aide d’un prêt se renforce. L’accès des Français à l’emprunt immobilier est confronté à de nouvelles entraves. Les notaires et les courtiers en prêt relèvent que de plus en plus de demandes essuient un rejet. En raison principalement des nouvelles recommandations du HCSF (Haut Conseil de stabilité financière), les établissements financiers ont renforcé leurs conditions. Ils sont en effet tenus de s’y conformer depuis le début de l’année. Ainsi, les banques sont désormais obligées de respecter une limite maximale de taux d’effort. Ce dernier correspond à 35 % du revenu net avant impôt de l’emprunteur. Elles ne sont également pas autorisées à concéder des crédits avec une durée supérieure à 25 ans (27 ans parfois). Les taux d’emprunt continuent de se renforcer Les éventuelles marges de flexibilité sont surtout réservées aux primo-accédants. Cependant, leur octroi doit aussi s’effectuer en respectant un plafond d’une proposition de crédit immobilier présentée sur cinq par trimestre. Plus que jamais, la qualité du dossier est par ailleurs scrutée minutieusement par les organismes créanciers. Caractéristiques du bien (consommation d’énergie, coût…), reste à vivre de l’emprunteur, apport personnel, etc., tout est examiné. L’Observatoire du Crédit Logement CSA synthétise que la part des foyers les plus aisés s’agrandit et : Les ménages les moins bien dotés en apport personnel sont dans l'impasse. […] À ce problème des exigences bancaires s’ajoute notamment la confirmation de la flambée significative des taux des prêts. Notre porte-parole, Maël Bernier, annonce : En début d'année, les barèmes de nos banques partenaires remontaient tranquillement et nous tablions alors sur une hausse des taux d'intérêt des prêts qui ne serait ni brutale ni généralisée, et qui aurait dû se traduire par un taux moyen à 1,5 % sur 20 ans en septembre. Maël Bernier Le problème touche tous les profils La réalité a déjoué tous les pronostics à cause de la guerre en Ukraine et de l’inflation galopante qu’elle a causée. Entre janvier et mai dernier, les taux appliqués par les banques ont évolué d’environ +0,6 %. Le rendement des OAT ou obligations assimilables du Trésor, lui, est passé le 7 juin 2022 à 1,81 %. Soit une progression de 1,51 point depuis le début de l’année. Notre taux moyen à 20 ans a en conséquence bondi à 1,60 % (+0,55 point en six mois). D’autres courtiers ont constaté cette forte augmentation des taux des emprunts immobiliers. Les variations des taux s’établissent à +0,50 % entre janvier et juin derniers, affirme l’un d’entre eux. Cependant, il nuance que certaines enseignes bancaires ont pratiqué une augmentation de 0,75 %, qui entraîne : […] Une hausse de mensualité de 70 euros pour un prêt de 200 000 euros sur 20 ans. Maël Bernier L’ensemble des souscripteurs est concerné par ce net saut des taux des prêts. Quel que soit la durée du crédit sollicité, personne, bon ou mauvais dossier, n’est épargné. D’après l’Observatoire Crédit Logement CSA, le taux moyen des crédits immobiliers s’est ainsi négocié à 1,38 % en mai 2022. Ce pourcentage reflète une montée respective de 0,32 point et 0,10 point comparativement à décembre et avril derniers.