Le marché tricolore de la location devient de plus en plus tendu. La demande augmente tandis que les offres diminuent, entraînant ainsi une montée des loyers dont l’ampleur varie selon les régions. Cette combinaison de circonstances provoque pour les ménages un renforcement de la difficulté de trouver un bien à louer. Les loyers des habitations presque partout en France se sont renchéris en janvier-juin 2022, d’après une étude de Bien’Ici. La plateforme d’annonces immobilières indique qu’ils ont bondi de 5,4 % en moyenne par rapport à 2021. Le data analyst du site, Régis Sébille, affirme toutefois que ce taux s’avère moins élevé que ceux observés en 2020-2021. Dans un effet de rattrapage après la pandémie de Covid-19, les crues atteignaient lors de cet exercice les 5-10 %. Le portail relève dans cet environnement de hausse d’énormes disparités en fonction du type de logement et de la localisation. L’Île-de-France enregistre ainsi des envolées de loyer moins fortes que dans les précédentes années. La demande locative s’affermit conséquemment Ces évolutions plus modérées ont essentiellement été remarquées dans les communes où les prix avaient flambé en 2021. Les loyers dans la capitale poursuivent quant à eux leur descente. Ceux du Grand Est se sont également tassés alors que l’Ouest continue d’afficher une courbe ascendante. Les loyers se sont envolés surtout dans la région Nouvelle-Aquitaine, où ils ont progressé de 7-8 % en un an. Concernant le type de bien, les progressions les plus importantes se sont produites sur les petites surfaces. Elles ont été évaluées à +3 %, soit 3 points de plus que celles des autres habitations. Les loyers au mètre carré les moins abordables ont été notés sur ces logements de faible superficie, expose toutefois Bien’Ici. Le portail d’annonces immobilières fait en outre état d’une nette intensification de la demande. Son rapport révèle qu’en janvier-juin 2022, les contacts globaux sur les propositions de location se sont accrus de 32 %. Cette tendance résulte essentiellement du démarrage extrêmement significatif qui a eu lieu sur les trois premiers mois de l’année. Au premier semestre 2022, les contacts occasionnés par chaque annonce s’accentuent de leur côté de 46 %. La situation s’amplifiera avec les resserrements du crédit immobilier. Désormais incapables de financer leur projet, des ménages voulant acquérir un bien ne peuvent pas quitter le marché locatif. Le nombre de biens proposés à la location s’écroule Ce contexte pourrait subsister pendant une longue durée, selon les explications de Régis Sébille : C’est un peu comme les embouteillages sur le périphérique parisien, ceux qui y sont ne parviennent pas à sortir et il y en a de nouveaux qui arrivent, ce qui alimente le blocage. Régis Sébille À préciser que dans le même temps, les logements proposés en location s’amoindrissent considérablement sur le marché hexagonal. Une conséquence en partie de la loi sur les passoires énergétiques. Le site constate que l’offre globale d’habitations à louer s’est contractée de 13 % entre 2021 et la présente année. Le repli concerne principalement les petites surfaces, détaille-t-on, avec -17,5 % sur les T1. Les trois pièces ne subissaient qu’une baisse de 13,5 %. Une stabilité +0,5 % a en revanche été ressentie sur les cinq pièces. Du fait de ces chutes, Bien’Ici ne dénombre plus que 25 % de logements comme étant offert à la location. En 2020, cette proportion s’élevait encore à environ 33 %.