Au premier semestre 2022, l’apport personnel moyen pour financer l’acquisition d’un bien s’élevait à 55.119 euros. Une somme qui représente 21 % du montant du bien acquis, contre 13 % en 2021. Une situation inédite qui a plusieurs explications. Alors qu’à la fin de l’année 2021, l’apport moyen des Français pour acheter un logement s’élevait à 32.153 euros, il a augmenté de plus de 20 000 euros au premier semestre 2022, dépassant les 50 000 euros. Un nouveau record selon les chiffres fournis par le baromètre du marché immobilier de l’ancien, publié par le réseau d’agences Century 21. Le prix moyen des biens immobiliers en nette hausse Ce montant jamais égalé de l’apport personnel est à mettre en corrélation avec les montants d’acquisition des biens immobiliers. En effet, il faut consacrer en moyenne 240 961 euros pour obtenir un appartement et 290 654 euros pour une maison. Des prix qui, eux aussi, n’ont jamais été aussi hauts. À qui profite cette situation ? À ceux qui sont déjà propriétaires et qui bénéficient d’un apport personnel plus important généré par la plus-value de la revente de leur logement précédent. Les Franciliens dans le viseur Autre explication à l’augmentation de l’apport nécessaire pour acheter un bien immobilier : l’exode des Franciliens en dehors de la capitale. Charles Marinakis, président de Century 21 France, le confirme : « en vendant leurs logements en Ile-de-France pour s’exiler en province, beaucoup de Franciliens ont gagné en pouvoir d’achat puisque les prix sont moins élevés dans les zones rurales ». Une épargne massive liée à la crise sanitaire Une causalité semble également évidente entre la hausse de l’apport personnel moyen pour acheter un logement, et le niveau record de l’épargne des Français. Ce dernier est dû à la crise sanitaire, en témoignent les chiffres suivants : entre mars 2020 et la fin du premier trimestre 2021, le surplus d'épargne financière des ménages a atteint 142 milliards d'euros, selon la Banque de France. Enfin, la hausse des taux de crédits immobiliers depuis le début de l’année pourrait pousser les emprunteurs qui en ont les moyens de revoir à la hausse le montant de leur apport afin d’obtenir de meilleures conditions de financement auprès de la banque.