La présentation de dossiers falsifiés lors d’une demande de location se fait de plus en plus courante, particulièrement en Île-de-France. Imodirect a dressé ce constat à l’issue d’une étude réalisée à partir de milliers de dossiers. D’après l’agence en ligne, ce délit concerne les pièces d’identité, mais surtout les avis d’imposition et les fiches de paie. Un sur dix des dossiers transmis par les candidats à la location est entaché de fraude en province. En Île-de-France, plus d’un sur cinq des demandeurs produit des documents falsifiés pour augmenter leur chance de conclure un bail. Tels sont les enseignements que donne l’agence Imodirect dans un rapport qu’elle vient de partager. Son président, Arnaud Hacquart, prévient que la commission de ce délit s’est en permanence multipliée depuis plusieurs mois. Dans le parc locatif privé, une réelle augmentation des fraudes est constatée, s’alarme-t-il. Face à ce phénomène, L’on conseille aux propriétaires de logement de redoubler de prudence lors de l’étude des dossiers. Comment reconnaître les falsifications ? Les bailleurs peuvent aussi laisser des organismes experts en gestion locative s’occuper de leur habitation. Ces établissements s’appuient sur des spécialistes qui sont capables de déceler une tricherie grâce à des solutions informatiques. Ces dernières ayant été programmées pour identifier des changements sur des fichiers PDF. Cette tâche peut également être confiée à un notaire. Ceci moyennant versement de frais de notaire différents de ceux dus à la signature d’un bail. Arnaud Hacquart donne aussi une méthode permettant de repérer un bulletin de salaire falsifié. Il suggère de confronter le montant de la paie aux cotisations sociales, car en général : […] Les fraudeurs se contentent d’augmenter leur salaire sans toucher aux autres lignes de la fiche de paie, ce qui crée des incohérences facilement détectables. Arnaud Hacquart Concernant les causes de cette flambée des cas de production de faux documents, elles résident dans plusieurs facteurs. L’on citera notamment la pandémie de Covid-19, qui a poussé des ménages à changer d’adresse. Ce qui leur a donc amené à tenter de dénicher un bien immobilier dans un bref délai. Un conseiller juridique auprès de l’association CLCV (Consommation logement et cadre de vie), David Rodrigues, a évoqué une autre explication. Des candidats pourraient s’essayer à la fraude en raison des conditions des assureurs, couvrant les propriétaires en cas d’impayés, révèle-t-il. Le recours au télétravail a joué un rôle dans la hausse des fraudes Le juriste de l’association dévoile que les compagnies demandent majoritairement de très lourds taux d’efforts, de 35 %. Les bailleurs sont obligés, selon lui, de sélectionner des candidats touchant au moins le triple du montant du loyer : […] Ce qui peut être très compliqué, notamment en région parisienne. David Rodrigues Si l’on peut comprendre la crainte des bailleurs face aux dossiers entachés de fraude, il souligne que : Les personnes qui trafiquent leur dossier ne sont pas toutes de mauvais payeurs. David Rodrigues Les changements d’habitude des salariés depuis la pandémie ont également favorisé cette inflation des fraudes, affirme le président d’Imodirect. Arnaud Hacquart expose que durant les confinements, les employés se sont accoutumés au travail à domicile. Ils ont alors appris à manipuler des programmes informatiques de numérisation de documents, explique-t-il : […] Beaucoup se sont aperçus qu’il était très simple de modifier un PDF et la fraude s’est démocratisée. Arnaud Hacquart Parmi les outils auxquels les tricheurs recourent le plus figurent : Smallpdf; Adobe Acrobat ; Photoshop. Les aspirants locataires les plus audacieux osent même à amplifier le montant de leurs rémunérations. Ils vont jusqu’à changer la date d’un contrat, un nom sur un bulletin de salaire…