Les logements situés à proximité d'une éolienne perdent de la valeur, estiment les associations de riverains. Selon une étude de l’Agence nationale de la transition écologique (Ademe), cet argument est inexact. S’il est vrai qu’une décote concerne certains biens, la baisse reste à la marge. Dans un contexte où l’urgence climatique en appelle à la nécessité d'augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, l’énergie éolienne est loin de faire l’unanimité. Accusée de polluer visuellement et phoniquement, elle entraînerait selon ses détracteurs, une perte de valeur des biens situés à proximité d’un parc éolien. Réalisez une simulation de crédit immobilier pour accéder aux données relatives aux prix. D’après un article des Échos, si l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) confirme que les biens à proximité d'une éolienne se vendent effectivement moins cher, elle tempère en expliquant que cette baisse est faible concernant les logements situés dans un périmètre de 5 kilomètres autour du parc. D’après ses calculs, elle serait de -1,5% sur le prix, par mètre carré. Bonne nouvelle, les maisons situées au-delà ne seraient même pas concernées par cette dévaluation. L'impact de l'éolien identique à celui d'autres infrastructures industrielles L’agence va plus loin et révèle même que « l'impact de l'éolien sur l'immobilier est comparable à celui d'autres infrastructures industrielles essentielles (antenne téléphonique, centrale thermique, décharge-incinérateur, ligne haute tension, etc.) ». Cette étude est pointée du doigt par des associations de riverains, qui la contestent. Dans Les Échos, le collectif « Vent de Colère » martèle que « c'est à moins de 2 kilomètres que les répercussions sont les plus fortes ». Le porte-parole de l'Ademe rétorque que « les habitations à 2,5 kilomètres d'une éolienne ne représentent que 2,3% des ventes de maisons et les analyses menées sur ces transactions ne permettent pas de déterminer une tendance ». Une décote jusqu’à 30% du prix du bien Vraiment ? Les Echos citent l’exemple d’une maison située à Parpeville, commune de moins de 200 habitants dans l’Aisne. En 2015, le prix de vente de ce bien avait été estimé en premier lieu entre 190 000 et 200 000 euros par une agence puis réévalué à 165 000 euros par une autre en 2019. Cette deuxième estimation plus basse a été justifiée par plusieurs facteurs, « dont potentiellement les éoliennes », situées à deux kilomètres du domicile. Interrogés par le journal, des professionnels de l'immobilier confirment que l’impact d’une éolienne est réel et que les décotes sont conséquentes, pouvant aller jusqu'à 30% du prix de vente d’un bien. Ils nuancent cependant et précisent que la baisse est plus forte pour les logements isolés que pour ceux au cœur d’un lotissement.