Selon le dernier Observatoire Crédit Logement CSA du 2e trimestre 2022, le recul du marché immobilier se confirme. Depuis décembre 2021, les taux des prêts continuent d’augmenter et ce quelle que soit la durée. Si toutes les catégories d’emprunteurs sont concernées, les ménages les moins aisés rencontrent le plus de difficultés à emprunter. Est-il toujours possible de contracter un crédit immobilier pour un ménage modeste ? Rien n’est moins sûr si l’on en croit l’analyse trimestrielle de l'Observatoire Crédit Logement CSA publiée ce mardi. Selon l’Insee, l’inflation sur un an est estimée à 5,8% en juin, ayant pour conséquence une baisse du pouvoir d’achat immobilier des ménages. Si l’on ajoute à ce contexte inflationniste, le durcissement des conditions d’octroi et le facteur guerre en Ukraine, le marché de l’immobilier se tend peu à peu. Pour concrétiser leur projet immobilier, les emprunteurs se retrouvent contraints de trouver des solutions : emprunter sur une durée plus longue, réunir un apport personnel plus important ou rechercher un bien avec une surface réduite. Le profil des emprunteurs évolue Michel Mouillart, économiste en charge de l'Observatoire constate en effet que le profil des emprunteurs change. Ils ont un apport personnel plus conséquent qu’auparavant (+28,8% depuis fin 2019) et empruntent des sommes plus élevées en raison de la hausse des prix des biens. Pour respecter le taux d’endettement maximal de 35%, les ménages sont obligés d’emprunter sur des durées plus longues. Au 2ème trimestre 2022, la durée moyenne des crédits accordés était de 239 mois. L’étude précise que chez les moins de 35 ans, 78,5% ont contracté un prêt sur une durée supérieure à 20 ans au 2ème trimestre, contre 69,7 % l’an passé. À l'inverse, les crédits d’une durée de 15 ans et moins baisse toujours et représente seulement 13,6% du total de la production, soit le pourcentage le plus bas jamais observé. Dans le contexte actuel, « le nombre de prêts accordés s’est affaibli dès le début de l’année 2022 », révèle l’Observatoire. Si les ménages aisés peuvent toujours emprunter, ça n’est plus le cas pour tous, notamment pour ceux ayant les revenus les plus faibles, qui se retrouvent quasi exclus du crédit immobilier.