Selon une récente étude de l’Observatoire national de la rénovation énergétique, il y aurait 5,2 millions de passoires thermiques sur les quelque 30 millions de résidences principales que compte la France. Un chiffre revu à la hausse puisqu'en 2018, il avait été estimé à 4,8 millions. L'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), un organe rattaché au ministère de la Transition écologique, révèle dans une étude publiée le 22 juillet que sur 30 millions de résidences principales en France, 5,2 millions sont désormais classées F ou G, soit 17,3% du parc total. Ce chiffre est en augmentation par rapport à la précédente estimation effectuée en janvier 2018. Il y a 4 ans, elle faisait état de 4,8 millions de biens concernés : le nombre de passoires thermiques a donc augmenté de 400 000 logements. Autre constat inquiétant, le nombre de résidences principales bien classées (étiquettes A et B) est pour sa part, revu à la baisse (6,6% en 2018 contre 5% en 2022 selon l'ONRE). L’ONRE évalue à 1,2 million de résidences secondaires considérées comme passoires énergétiques, c’est-à-dire classées F ou G au DPE. Si l’on ajoute les 800 000 logements laissés vacants, le rapport fait état d’ un total de 7,2 millions de logements étiquetés “passoires énergétiques”, soit 19,5% de l'ensemble du parc. Une hausse causée par le nouveau mode de calcul du DPE ? Selon l’ONRE, « les étiquettes DPE sont estimées sur l’ensemble du parc de logements à partir de 310 000 observations des DPE, collectées par l’Ademe, sur la période de décembre 2021 à mars 2022 et des données fiscales ». De fait, l’estimation tient compte du nouveau mode de calcul du DPE, modifié en juillet et octobre 2021. Ce dernier se base désormais à la fois sur la consommation primaire d’énergie et sur les émissions de gaz à effet de serre. L'ensemble des caractéristiques du logement (sa superficie, sa localisation, la date de construction...) ainsi que le mode de chauffage « influent sur les performances énergétiques », explique l'étude. Il s’agit d’une notion importante avant de réaliser un crédit immobilier. Ainsi, « les logements chauffés au fioul sont 44% à être classés F ou G (...) Au contraire, les logements chauffés au gaz ou au bois et par un réseau de chaleur apparaissent plus performants énergétiquement (respectivement 12% et 13% d'étiquettes F et G) », d’après l'ONRE. À compter de 2025, les propriétaires de logements classés G au nouveau DPE auront l’interdiction de les proposer à la location. Avant cela, à partir du 25 août 2022, si les biens classés F et G n’ont pas été mis aux normes préconisées par le futur audit énergétique, les loyers seront gelés. Ensuite, à compter du 1er janvier 2023, les logements qui consomment plus de 450 kWh par mètre carré et par an seront jugés indécents et donc interdits à la location. Pourtant, toujours selon ce rapport, il y aurait actuellement 140 000 biens loués dépassant ce seuil.