La Fédération française du bâtiment veut établir un lien privilégié avec l’État. Elle plaide ainsi pour un jaugeage des retombées de la transition digitale et écologique sur le secteur. L’organisme s’alarme de l’érosion des ventes d’habitations neuves, alors que l’activité immédiate reste ferme. Cette inquiétude s’explique par l’accroissement des mises en chantier de maisons individuelles en parallèle. Les Assises du BTP sont prévues pour début juillet prochain. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a confirmé le 23 mai dernier leur tenue. D’après le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron, les acteurs du secteur attendent fortement ce rendez-vous. Des discussions sur l’accompagnement des sociétés sur le plan de la trésorerie sont déjà envisagées. La prolongation des prêts garantis par l’État (PGE) est particulièrement évoquée. Des débats sur l’éventuelle amélioration de MaPrimeRénov’ sont également programmés. Par ailleurs, il est prévu d’aborder les questions de la simplification administrative et de l’ indexation des prix du marché. La FFB formule différentes propositions La FFB recommande d’évaluer la répercussion de la transition digitale et écologique sur le secteur. La RE2020 entraîne des surcoûts, selon Olivier Salleron, qui les estime entre 5 % et 12 %. Cette nouvelle réglementation environnementale pour la construction a même provoqué la dégradation du marché du logement individuel neuf, soutient-il. Désirant nouer un lien privilégié avec l’État, la fédération suggère de mettre en place un Conseil national pour la construction. Elle souligne qu’entre janvier et mars 2022, 8 000 emplois ont été créés par la filière. Soit 7 % de hausse sur le solde net, qui s’établissait à 86 600 depuis la sortie du premier confinement. L’organisation professionnelle prône aussi l’instauration d’un dispositif d’amortissement généralisé au profit du locatif privé pour : Renforcer la visibilité et la stabilité ; Se substituer aux régimes d’imposition dérogatoires. Cette attente des Assises du bâtiment survient dans un contexte où Olivier Salleron prévient que : Le logement neuf craque. Olivier Salleron Un phénomène risquant d’engendrer des impacts sur le secteur du crédit immobilier. L’allongement de l’affermissement des coûts des matériaux de construction préoccupe le président de la FFB. Tant il réduit les marges des acteurs de la filière. Le segment de l’amélioration-entretien demeure dans le même temps résistant. En janvier-mars 2022, il s’est agrandi de 1,4 %. Le marché de la construction neuve pourrait se contracter Un renversement du marché de la construction neuve aura-t-il lieu dans le domaine du BTP en 2023 ? La FFB fait preuve d’inquiétude face à cette éventualité. Olivier Salleron a toutefois reconnu que nonobstant une difficulté d’embauche et des problèmes de ravitaillement permanents : L'activité immédiate tient toujours. Olivier Salleron La construction se caractérise toujours par la dichotomie entre : La mauvaise santé du logement collectif ; Le dynamisme de l’individuel. Entre janvier et avril 2022, les mises en chantier ont, à l’aune de 2021 : Reculé de 6,1 % pour le collectif ; Augmenté de 8,3 % pour l’individuel. Concernant les permis de construire, une progression a en revanche été observée sur les deux types d’habitations. Celle-ci a atteint respectivement 22,5 % et 21,2 %. L’individuel a toutefois connu un recul de 8,1 % en avril 2022, selon la FFB. Ce retrait a résulté, explique-t-elle, de la fin du choc positif qu’a constitué l’application de la RE2020 depuis janvier dernier. Plus important encore, la filière est menacée par l’effondrement des transactions d’habitations neuves : Par les fabricants de logements individuels ; Par les promoteurs. Sur janvier-mars 2022, ces ventes ont subi un écroulement respectivement de 25,5 % et 9,4 %, comparativement à l’an passé.