Le Comité européen des risques systémiques (CERS) a émis des mises en gardes vendredi 11 février 2022. Les conditions d’emprunt qui restent actuellement favorables seraient une menace pour le secteur immobilier. Elles contribueraient en effet à augmenter le prix et entraînent la vulnérabilité des ménages qui s’endettent. L’organisme souhaite un durcissement des cadres réglementaires pour limiter les risques. Le CERS est l’organisme européen qui doit protéger les États membres des risques systémiques liés au système financier européen. Les tâches de surveillance lui reviennent ainsi tout comme il doit les prévenir sur les menaces existantes. Créé en 2018 à la suite de la crise financière, il réunit environ 40 membres au sein de son directoire. Il regroupe les 27 gouverneurs issus des banques centrales européennes. À sa tête se trouve la présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE). En rapport avec sa mission, l’organisme a émis un avis sur l’évolution du secteur immobilier. Le contexte marqué encouragerait les ménages à emprunter et ceci n’est pas sans conséquence. Un risque limité en France Le CERS évoque un risque de surchauffe financière dans le secteur immobilier. À l’origine de la situation, le taux bas, l’augmentation des emprunts et des demandes de logements. L’organisme attire notamment l’attention des pays où les cadres réglementaires et législatifs seraient insuffisants. C’est le cas de l’Allemagne et de l’Autriche qui ont obtenu des recommandations de la part du comité. Cinq autres pays ont reçu des avertissements. Il s’agit de la Croatie, la Bulgarie, le Liechtenstein, la Slovaquie et la Hongrie. Le Comité invite ces pays à renforcer la législation nationale afin de limiter les risques de vulnérabilité relevés. Pour l’heure, la France n’est pas forcément inquiétée. Elle se trouve parmi les cinq pays où la réglementation est jugée suffisante pour maintenir une situation stable. La politique semble donc adaptée pour permettre aux ménages d’emprunter et dans les meilleures conditions. Ils peuvent toujours réaliser une simulation prêt immobilier en amont pour déterminer le coût de leur emprunt. Les avis émis le 11 février 2022 par le CERS parlent d’un risque élevé de vulnérabilité portant sur le revenu des ménages. Il concernerait aussi le niveau d’endettement global. Tout ceci serait la conséquence d’un faible taux d’intérêt qui augmente les demandes de logements en Europe. La hausse de ces dernières entraîne pour sa part l’envolée des prix. Durcir les réglementations Le risque aurait été accentué par la pandémie. Les exigences en matière de fonds propres ont été allégées pour préserver l’économie. Plusieurs demandes de crédit auraient ainsi été approuvées alors que la Banque centrale européenne a gardé un taux bas. En parallèle, les prêts hypothécaires se seraient également multipliés. Il s’agirait pourtant de l’emprunt qui présente le risque le plus élevé pour les ménages. Face à ces menaces, le CERS invite les pays concernés à renforcer les mesures macroprudentielles. Elles serviraient en effet de barrière pour les risques systémiques. L’organisme alerte tout particulièrement les autorités allemandes, où la surestimation des prix dans l’immobilier serait de 19 à 23 %. Il leur demande la mise en place d’une réglementation stricte pour encadrer le ratio entre le montant du prêt et la valeur du logement à l’achat. Le risque augmenterait en effet avec le ratio. Ceci dit, les recommandations du CERS n’apporteraient pas toujours les résultats espérés. Dans de nombreux pays, ils n’auraient pas suffi pour éviter la vulnérabilité des ménages. Ceci se serait produit en Suède, en Finlande, aux Pays-Bas, au Danemark ainsi qu’au Luxembourg.