Les notaires français sont sûrs d’une baisse de régime pour le marché de l’immobilier dans les mois à venir. Cette prévision fait suite à la difficulté d’accéder au crédit immobilier, en raison des contraintes bancaires et de l’inflation globale. Pour faire face à cette situation, les notaires proposent différentes stratégies aux investisseurs immobiliers. En bref En France, nombreux facteurs contribuent à bloquer l’accès au crédit immobilier ; Les notaires prévoient une chute des transactions immobilières et 81 % proposent de vendre avant d’acheter. En France, le marché de l’immobilier est considéré comme un moyen de pallier à l’inflation. Toutefois, le bilan du mois de décembre va à l’encontre de cette perspective. Pour les ménages français, il est devenu de plus en plus compliqué d’accéder au crédit immobilier. En effet, une hausse significative du taux immobilier s’ajoute aux nombreux freins à l’obtention de fonds pour les investissements immobiliers. D’autre part, les notaires annoncent un effondrement des transactions et des prix. Immonot, première plateforme immobilière des notaires, s’est penchée sur la question. Le site rapporte les prévisions des notaires ainsi que leurs avis pour faire face à la régression qui atteindra le marché. Les critères d’accession au crédit immobilier se resserrent Pressés de toutes parts, de moins en moins de foyers français sont éligibles aux crédits immobiliers. Sous le poids de l’inflation et la menace globale de récession, les charges quotidiennes augmentent, limitant les perspectives d’investissement immobilier. À ce contexte global s’ajoute la hausse considérable du taux pret immobilier. En l’espace de 12 mois, ce taux est passé de 1 à plus de 2,5 %, sans compter les charges d’assurance. La montée des tarifs représente un frein considérable à l’accès des particuliers au crédit immobilier. Par ailleurs, les dispositions établies pour protéger les créanciers et les emprunteurs représentent un autre blocage. Le premier blocage est le taux d’usure, un paramètre représentant le plafond d’intérêt que les institutions bancaires peuvent prélever. Avec ce taux, les banques ne sont pas en mesure d’octroyer de fonds pour les risques élevés de non remboursement. Ainsi, les ménages aux ressources limitées sont éliminés de la liste des emprunteurs potentiels. De même, les apports personnels substantiels et la possibilité d’endettement plafonnée à 35 % sont d’autres barrières aux projets immobiliers. Une dépréciation de la valeur des biens immobiliers est à prévoir Compte tenu de la difficulté croissante à accéder aux crédits immobiliers, une dévaluation du marché immobilier est redoutée par les notaires. 71 % d’entre eux prévoient une baisse des transactions immobilières, selon Immonot. En outre, les prévisions des notaires sur l’évolution des prix viennent confirmer cette appréhension. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à penser que les biens immobiliers perdront leur valeur dans les deux mois à venir. En septembre, ceux qui étaient de cet avis étaient de 49 %. Trois mois plus tard, leur effectif représente 54 %. Pour faire face à cette situation, l’avis des notaires est partagé. 17 % recommandent d’acheter puis de vendre contre 81 % préconisant la vente avant l’achat. 2 % conseillent la prudence et recommandent d’attendre avant de se lancer dans un investissement. Ce dernier conseil reste discutable pour les primo-accédants puisque l’achat d’une résidence principale permet de constituer son patrimoine. De plus, la diminution des prix n’est pas proportionnelle à l’augmentation des taux immobiliers. En revanche, le cas des investissements locatifs est un peu plus complexe. D’autres paramètres comme les obligations liées à la rénovation énergétique et l’augmentation des taux entrent en considération.