Alors que les prix de l’immobilier n’ont cessé de s’accroître ces derniers mois, certains spécialistes du secteur s’attendent à une baisse en 2023. Le rapport de force entre vendeurs et acquéreurs pourrait donc s’inverser. Et les démarches des propriétaires pour se débarrasser de leur bien s’accélérer. La roue est-elle en train de tourner pour le marché immobilier ? Alors que le marché est à l’avantage des vendeurs depuis plusieurs mois, il se pourrait que les acquéreurs reprennent du poil de la bête en 2023. Et pour cause, “avec des biens plus nombreux sur le marché, les occasions de négocier les prix ne manquent pas pour les acheteurs”, souligne Immonot, le portail immobilier des notaires. Ces derniers anticipent majoritairement une baisse des prix au cours des prochains mois. Ce qui explique que 81 % d’entre eux estiment qu’il est préférable de vendre, selon le site d’information MoneyVox. Une baisse des prix qui peut prendre du temps... Toutefois, il n’est pas certain que les prix diminuent si rapidement. En effet, “il y a toujours des acheteurs pressés, ou des acheteurs très aisés, donc cela peut faire illusion pendant quelques trimestres”, expliquait récemment à MoneyVox Xavier Timbeau, directeur principal à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Des acheteurs qui ont accès au crédit immobilier malgré la hausse des taux. Pour un prêt sur 20 ans, ils sont passés en moyenne de 1 % à 2,5 %. Et selon l'Observatoire Crédit Logement CSA, ils pourraient même se situer aux alentours de 2,80 % dans les prochains mois. Dans ce contexte, et même pour les particuliers qui peuvent encore s’offrir un bien malgré les hausses de taux, les conditions se durcissent : « Aujourd'hui, on demande presque aux gens de pouvoir acheter un bien cash pour pouvoir emprunter, détaille Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Forcément, cela laisse beaucoup de gens de côté : il ne reste que les gens fortunés ou les personnes plus âgées qui ont vendu un premier bien et ont donc les liquidités nécessaires pour en racheter un. » ...Et ciblée sur les passoires énergétiques Résultat, il va être compliqué pour les biens en vente de trouver preneurs. Les acquéreurs devraient à terme se retrouver en position de force pour négocier les prix. En réalité, le marché risque de se scinder entre les biens vertueux et les biens considérés comme passoires thermiques. Les premiers, soit ceux qui sont classés A, B ou C au diagnostic de performance énergétique (DPE), devraient être protégés par les baisses de prix. Alors que les biens classés F ou G vont nécessairement perdre de la valeur face à la hausse des prix de l’énergie et aux sanctions à venir en 2023 qui vont progressivement empêcher de louer ces biens.