Mardi, la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM) a dévoilé au ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, ses propositions pour faire face à l'augmentation des taux d'emprunt. Parmi elles, une alternative ne fait pas l’unanimité : la portabilité des prêts. Et si vous conserviez votre crédit à 1 % contracté il y plusieurs mois pour un premier bien, afin d’en racheter un nouveau ? C’est le principe de la portabilité. C’est d’ailleurs l’une des solutions proposées par la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM) mardi 6 décembre dans le cadre du conseil national de la refondation dédiée au logement. Le but ? Pouvoir débloquer l’accès au crédit, rendu difficile avec la hausse rapide des taux d’intérêts. Aujourd’hui, le taux moyen pour un prêt immobilier sur 20 ans se situe à 2,50 % selon notre info des taux de décembre. Avec un taux d'usure, seuil maximal au-dessus duquel les banques ne peuvent accorder un prêt, fixé à 3,05 % sur cette durée jusqu'au 1er janvier prochain, les emprunteurs sont toujours plus nombreux à se retrouver bloqués dans leur projet d'achat immobilier. Comment fonctionne la portabilité de prêt ? Dans ce contexte, si de nombreux acteurs du secteur militent pour une réforme du mode de calcul du taux d’usure, l'idée de la portabilité des crédits pourrait séduire les emprunteurs. Concrètement, si vous souhaitez vendre un bien pour en acheter un nouveau, grâce à la portabilité, vous pourriez conserver votre premier crédit aux conditions initiales pour financer le nouveau bien. Ainsi, vous garderiez le capital restant dû du prêt initial, et contracteriez si nécessaire un autre prêt complémentaire. En tant qu’emprunteur, les avantages sont multiples. Non seulement vous conservez le taux négocié au départ, normalement plus attractif que les taux actuels, mais vous gardez également les mêmes modalités et n’avez pas d’indemnités de remboursement anticipé ni de frais de dossier à régler. Par ailleurs, la Fnaim propose aussi la mise en place de la transférabilité du prêt : ce dernier prêt serait transmis au nouvel acquéreur du bien pour lequel a été pris le crédit, sous certaines conditions. Une solution difficilement acceptable pour les banques Loïc Cantin, le président de la FNAIM a rappelé sur Twitter que la fédération propose cette idée de portabilité depuis 2018. Néanmoins ce procédé est connu depuis plusieurs années déjà. Pourtant, il est aujourd’hui délaissé par les banques, comme l'expliquait il y a quelques mois à MoneyVox Maël Bernier, porte-parole du groupe Meilleurtaux : « Cela ne se fait quasiment plus aujourd'hui. Au début, c'était un avantage en plus que proposaient les banques. Mais à partir du moment où on a eu des taux très faiblement rémunérateurs pour les établissements, ce n'était plus possible. » Parmi les autres propositions, il en existe une dont l’objectif est de permettre aux ménages d’accéder plus facilement et à moindre coût à la propriété. Loïc Cantin suggère d’étendre aux primo-accédants occupants, le dispositif de défiscalisation Pinel, initialement à destination des investisseurs.