Les taux de crédit immobilier sont en hausse et pour certains acteurs du marché, cela pourrait durer et entraîner une baisse des prix de l'immobilier. Pourtant, rien n’est moins sûr. Cela n’a pas dû vous échapper si vous êtes activement à la recherche d’un bien à acquérir. Les prix de l'immobilier sont en hausse partout en France, à l’exception de Paris. Selon Laforêt, au premier trimestre de cette année, les prix de l'immobilier au mètre carré ont augmenté de 3,7% sur un an ; selon Orpi, ils ont progressé de 6% ; et pour la Fnaim, ils ont grimpé de 8,2%. Parallèlement, le baromètre LPI-SeLoger publié en début de mois, note que les prix continuent à progresser dans 93% des grandes villes. Des ventes plus longues Cependant, quelques acteurs du marché prévoient une diminution des prix des biens, dans les semaines qui viennent. La raison principale : les taux des crédits immobiliers sont en hausse depuis janvier. Interrogé par MoneyVox, Sylvain Lefèvre, de la Centrale de Financement juge que les emprunteurs vont pouvoir emprunter moins et essayeront donc de négocier le bien qu'ils convoitent. Face à cela, les vendeurs devraient tenter d’obtenir le prix demandé, mais pourraient finir par accepter des offres plus basses si la transaction prend trop de temps, afin d’éviter d’avoir à souscrire à un prêt relais. LPI-SeLoger confirme et note que les vendeurs commencent à se rendre compte qu'ils ne peuvent pas céder leur bien aussi facilement qu’il y a quelques mois. Les prix sont généralement négociés entre 5 à 7 % du prix initial, selon les villes. Sylvain Lefèvre pense également que la hausse des prix des carburants peut avoir une incidence. Pendant la pandémie de Covid-19, les acheteurs avaient tendance à s’éloigner des villes et opter pour des biens en campagne. Aujourd’hui ils pourraient revoir leurs critères de recherches au vu du coût que représente un tel éloignement en termes de transport. En revanche, pour les zones déjà tendues, les prix vont sans doute juste stagner plutôt que diminuer. Une tendance incertaine De son côté, Maël Bernier, porte-parole du groupe Meilleurtaux ne croit pas vraiment que la hausse des taux va durablement faire baisser les prix de la pierre. Selon elle, un taux immobilier qui passe de 1% à 1,45% pour un prêt de 200 000 euros sur 20 ans, ça représente 40 euros de plus par mois. Pas de quoi modifier en profondeur le marché immobilier. A ses yeux, la baisse des prix ne touchera que les biens les moins recherchés tandis que les biens intéressants continueront à être vendus.