Au plus bas il y a quelques mois, les taux de crédit immobilier ne cessent de grimper en ce mois d'avril. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les mois à venir. Est-ce donc le bon moment pour faire financer votre dossier avant les hausses annoncées ? La hausse générale des taux de crédit immobilier s’est installée et pour un bon moment. Selon Maël Bernier, porte-parole et directrice de la communication de Meilleurtaux « Les barèmes haussiers reçus depuis fin mars prouvent que les emprunteurs vont faire face à une situation plus compliquée que celle à laquelle ils s’étaient habitués depuis maintenant plusieurs mois. » Cette hausse concerne tous les profils d’emprunteurs et toutes les durées. Les taux augmentent plus vite que prévu et la tendance semble se confirmer jour après jour. En avril, le taux moyen pour un profil « classique » souhaitant faire un emprunt sur 25 ans est de 1,50%. Pour un prêt sur une durée de 20 ans, le taux moyen est à 1,35% et à 1,20% pour une durée de 15 ans. Ce taux n’inclut pas l’assurance emprunteur notamment. Résultat, certains dossiers risquent d’être retoqués car ils atteignent voire dépassent la limite des 2,40% du taux d'usure en vigueur au deuxième trimestre, à savoir le taux maximum au-delà duquel les banques n’ont pas le droit de faire un crédit immobilier. Dans ce cas, n’est-il pas plus raisonnable de reporter son projet à une date ultérieure ? Vous aimeriez devenir propriétaire mais vous vous interrogez sur la bonne période pour vous lancer ? Malgré la hausse des taux, il semble préférable de sauter le pas aujourd’hui si votre projet est clairement défini ou que vous avez un besoin urgent de vous loger. Attendre c’est prendre le risque de voir les taux augmenter et payer son crédit plus cher. Pour Maël Bernier, « personne n'a intérêt à attendre. Les taux à 1%, je pense que c'est terminé. On a une telle inflation que ce n'est plus possible, on n'en verra plus. Et ils vont continuer à augmenter dans les prochains mois. » Incertitudes face à la réforme de l’assurance emprunteur Alors foncer à la banque pour négocier son crédit, c’est maintenant ou jamais ? Pas pour tout le monde. C’est le cas bien sûr des personnes qui n’ont pas encore de projet bien défini, mais aussi des particuliers dont le dossier ne passe pas à cause du taux d'usure actuel. Ce dernier devrait leur être plus favorable à compter du 1er juillet. D’autres emprunteurs ont aussi intérêt à attendre le 1er juin pour bénéficier de la fin du questionnaire médical obligatoire, sous certaines conditions. La réforme de l'assurance emprunteur permettra en effet aux banques de faire passer certains dossiers, jusqu’ici refusés en raison d’une surtarification liée à l’état de santé de l’emprunteur. La suppression du questionnaire médical s’appliquera aux prêts allant jusqu'à 200 000 euros par personne et dont le terme ne dépasse pas le 60e anniversaire de l'emprunteur. Cependant, les avantages amenés par cette réforme risquent de ne concerner qu’une poignée de personnes. Maël Bernier confirme et souligne également le risque de voir les taux d'assurance augmenter pour tout le monde à cette date : « Il va falloir voir comment évoluent les tarifs des assureurs. Ce n'est pas complètement impensable que les prix d'assurance augmentent de manière générale. » Les assureurs pourraient vouloir repasser à une mutualisation du risque partagée entre tous les clients.