De plus en plus de Français décident d’abandonner leur projet d’achat immobilier. La plupart attribuent ce choix à la hausse du prix sur le marché. Les spécialistes évoquent toutefois plusieurs facteurs. Le durcissement des conditions d’octroi de crédit en fait partie. À cela s’ajoutent l’appétence pour certaines villes et la pénurie de logements dans les endroits les plus convoités. Deux études réalisées en France le confirment. Après une année 2021 plutôt dynamique, les acheteurs immobiliers se font de plus en plus rares. La faute, selon ces études, à l’augmentation incessante du tarif au mètre carré. Cela se traduit par une perte de pouvoir d’achat et un investissement qui pèse davantage sur le revenu des ménages. Le crédit est loin d’être une alternative avec les conditions imposées par les banques qui ont évolué ces dernières années. Le taux immobilier connaît également une progression depuis quelques mois. Pour beaucoup, l’acquisition se fera donc probablement plus tard. Reste à savoir si le contexte économique pourrait le permettre. Les jeunes et les primo-accédants pénalisés par le contexte économique Les résultats de l’une des études citées ont été publiés le 24 mars 2022. Ils indiquent que 43 % des Français renoncent à l’achat d’un logement à cause du tarif élevé du mètre carré. Il ne risque cependant pas de baisser dans les mois à venir. ImportantEt ce, en raison de la pénurie de matériaux de construction et l’envolée du prix de l’énergie. Les logements neufs pourront ainsi coûter encore plus cher autant que les travaux de rénovation. Du côté des banques, les conditions d’octroi de crédit ont fait l’objet d’un resserrement. Les clients peuvent réaliser une simulation prêt immobilier pour en connaître le coût et les prérequis. Le montant des apports exigés le reflète toutefois. Il a évolué à 18,5 % fin 2021 contre 15 % fin 2019. Le taux d’intérêt connaît une croissance en parallèle et cela risque de perdurer. Tout ceci diminue le pouvoir d’achat des ménages français. Une investigation dans les 11 plus grandes villes de France a montré qu’ils ont perdu 6 m2 en moyenne. Et ce, en cinq ans, de mars 2017 à mars 2022. En plus de cette baisse du pouvoir d’achat, la part du revenu dédiée à une acquisition immobilière tend à augmenter. Le taux d’effort, qui représente la proportion des dépenses accordées au logement, était de 16 % environ début 2000. Elle est passée à près de 25 % aujourd’hui, voire 33 % pour les jeunes adultes et les catégories populaires. La situation affecte tout particulièrement les jeunes travailleurs comme en témoignent les résultats des études menées en France. L’âge auquel les Français accèdent à la propriété a ainsi reculé. Les offres insuffisantes dans les zones tendues La proportion des primo-accédants dans les transactions a également chuté. Les adultes de 30 à 34 ans constituaient 32 % des clients en 2020. Ils n’étaient plus que 25 % l’année suivante. Les moins de 32 ans sont par ailleurs nombreux à se montrer pessimistes quant à la réalisation de leur projet immobilier. 62 % de ces jeunes ont fait part d’un tel ressenti. L’Hexagone comptait 1 178 000 transactions conclues en 2021. Le prix, lui, a progressé de 7,1 % sur le marché de l’immobilier ancien d’après l’indice Notaire-INSEE. La directrice de la plateforme Particulier à Particulier, Corinne Joly, soutient toutefois que les augmentations ne sont pas nouvelles. Le problème, selon elle, vient de la concentration des demandes dans certaines villes. Le prix tend à progresser dans ces localités et les offres sont insuffisantes. Le directeur des études d’Institut Sapiens, Erwann Tison est du même avis. Pour lui, il s’agit d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. Les constructions sont insuffisantes dans les villes les plus prisées. Par conséquent, des métropoles comme Bordeaux, Lyon, Strasbourg ou Rennes affichent un tarif particulièrement élevé. Certaines localités ont pourtant 9 % de leurs logements qui restent inoccupés. Dans un tel contexte, deux alternatives permettent de réduire le prix selon ce professionnel. La première consiste à multiplier les constructions dans les zones tendues. La seconde repose sur la dynamisation des zones détendues par la création de nouvelles activités économiques.