Une étude récemment publiée par un courtier révèle que les personnes touchant le SMIC ont gagné jusqu’à 50 % en capacité d’emprunt au cours des 10 dernières années. La chute des taux de crédit à des seuils historiques et la revalorisation du SMIC ont permis cette amélioration. Toutefois, les recommandations du HSCF risquent de freiner leur accès à la propriété. Hausse de 25 % de la capacité d’emprunt des personnes touchant le SMIC En France, le SMIC horaire s’élève à 10,15 euros bruts pour 2020, contre 8,86 euros bruts dix ans plus tôt, ce qui représente une progression de 15 %. Important En parallèle, la capacité d’emprunt correspondante pour un contrat sur 25 ans est passée de 66 300 euros à 99 411 euros, soit une hausse de 50 %. Au vu de ces chiffres, l’impact du recul des taux, tombés à 1,60 % en partant de 3,95 %, est notable. Les candidats à l’accession à la propriété qui perçoivent le salaire minimum peuvent donc souscrire un prêt de 100 000 euros sur 25 ans. Selon les professionnels de l’immobilier, L’atteinte de ce seuil symbolique pour cette catégorie d’emprunteurs est un événement inédit. Gain de pouvoir d’achat immobilier, sauf dans les grandes métropoles Grâce au gain de pouvoir d’achat permis par l’augmentation de la capacité d’emprunt, Important Les Français rémunérés au SMIC peuvent s’offrir un logement dans la plupart des régions et villes tricolores. Un prêt à l’habitat sur 25 ans contracté avec le salaire minimum permet d’acquérir un logement 55 % plus spacieux qu’en 2010 à Grenoble. La surface finançable est également plus importante à Montpellier (+44 %), Rouen (+42 %) et Lille (+17 %). Les grandes métropoles restent cependant hors d’accès à cause de la flambée des prix. C’est le cas de Bordeaux, Lyon, mais surtout Paris, où le mètre carré se négocie à plus de 10 000 euros dans plusieurs quartiersachat . Le mouvement s’est par ailleurs étendu à de nombreuses communes de l’Île-de-France, où la demande s’est déplacée. Impact du durcissement des conditions imposées par le HCSF Les porteurs d’un projet d’achat immobilier risquent toutefois d’être freinés dans sa concrétisation par les dernières préconisations du HCSF visant à freiner la frénésie sur le marché du crédit. En effet, l’institution enjoint les banques à Respecter le plafonnement du taux d’endettement à 33 % et à ne plus octroyer de financements de plus de 25 ans. S’il s’agit de « recommandations » pour le Haut conseil, le gouverneur de la Banque de France s’est montré ferme, réclamant leur « stricte application ». Or, avec le SMIC, il est difficile d’obtenir les fonds suffisants en se limitant à une durée de 25 ans et/ou 33 % d’endettement. Depuis ces annonces, certaines banques ont cessé de financer les demandeurs présentant ce type de profil considéré comme « risqué ».