Le volume des emprunts immobiliers distribués par les banques a chuté sensiblement au cours du second trimestre, d’après les chiffres publiés récemment par l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Selon l’expert en économie Michel Mouillart, cette forte baisse des activités du marché s’explique par l’application des recommandations du HCSF par les banques ainsi que par les effets de la crise du coronavirus. Si les recommandations de l’autorité financière ont entraîné le resserrement des conditions d’octroi de prêt (respect du taux d’effort de 33 % et plafonnement de la durée de remboursement à 25 ans), la crise du coronavirus a fait accroître les risques à tenir compte pour les banques. Progression du taux moyen de 14 points et rallonge des durées de crédit La montée des risques relatifs aux effets de la crise sanitaire sur l’économie a incité les établissements bancaires à revoir à leurs taux d’emprunt à la hausse. En effet, ils doivent tenir compte de l’augmentation du taux de chômage et de la dégradation du pouvoir d’achat des ménages. De même, les risques de faillites menacent les professionnels, en particulier si la relance de l’économie tarde à se concrétiser. La moyenne pour le deuxième trimestre 2020 s’établit ainsi à 1,25 %. En compensation de ceci et afin de ne pas freiner la demande de crédits immobiliers, les banques concèdent des durées de remboursement plus longues (231 mois contre 228 mois pour le premier trimestre). Important Malgré une reprise des activités du marché du prêt au mois de juin, le volume de production a reculé de -38,6 % par rapport à l’année dernière à la même période, et le nombre de prêts a diminué de -36,8 %. Hausse du coût des opérations L’observatoire a également fait état d’une montée en flèche du coût des opérations (4,4 années de revenus au second trimestre). Ce phénomène résulte de l’envolée des prix dans l’ancien et des recommandations du HCSF : la part des ménages modestes et primo-accédants s’amenuise et celle des ménages aux revenus confortables progresse. Les revenus moyens des ménages qui rentrent sur le marché des financements immobiliers augmentent ainsi. Et avec ceci, l’apport personnel évolue à la hausse. Pour Michel Mouillart, le marché du prêt immobilier risquerait de ne pas retrouver son dynamisme en 2021, notamment si la reprise ne se confirme pas à partir de l’automne prochain.