Depuis le début de l’année, les indicateurs de performance du marché immobilier sont passés successivement à l’orange. Ce qui ne manque pas d’inquiéter les promoteurs et les constructeurs. En effet, l’octroi de permis de construire a chuté de -12,1 % entre mai et juillet. Même tendance pour les mises en chantier, qui ont reculé de -4,9 % en un an. Le marché perd de la vitesse Cet essoufflement du marché résulte des différentes réformes touchant aux dispositifs d’aide à l’accession, pour ne citer que : le recentrage de la défiscalisation Pinel ; la suppression de l’APL accession dans le neuf et son réajustement dans l’ancien. Pareil pour le prêt à taux zéro, dont l’octroi est aujourd’hui géographiquement limité. De mai à juillet, en comparaison à la même période un an plus tôt, le nombre de compromis de vente dans l’ancien a chuté de -16,5 %. Important Ce repli s’explique par le niveau élevé des prix immobiliers qui a fortement impacté le pouvoir d’achat des ménages, mais aussi par la disparition des dispositifs d’aide à l’accession. La baisse des transactions immobilières s’est fait sentir dès le premier trimestre. En début d’année, leur volume atteignait les 969 000 opérations. En mai, ce chiffre est tombé à 948 000. La même tendance est observée pour la production de crédits immobiliers. Pourtant, dans un contexte de rude concurrence, les banques ne cessent de casser leurs prix. Malgré un léger rebond en avril, le nombre de prêts distribués a chuté de -6,8 % en un an. Ce n’est pas encore la crise Malgré tous ces signaux d’alerte, le tableau n’est pas totalement noir. En effet, le marché du neuf est connu pour son caractère cyclique. Les experts estiment qu’il a atteint son pic l’été dernier. Cette perte de dynamisme tient par ailleurs à l’approche des élections municipales de 2020, conduisant à la diminution des mises en chantier. Ainsi, même si l’année 2018 ne sera pas aussi bonne que la précédente, le marché n’est pas loin de ses niveaux records. Important L’activité dans la construction demeure toutefois élevée. Quant à l’évolution des prix immobiliers, la hausse n’est pas uniforme sur l’ensemble du territoire. Certes, ils se sont envolés à Paris (+43,8 %) et dans les plus grandes villes (+12,1%), mais restent stables dans les 50 plus grandes communes (+0,2% sur la dernière décennie). Dans les zones rurales, ils ont même chuté de -13,3 %. Concernant les délais de vente, ils ont sensiblement diminué au cours des dix dernières années. Le faible niveau des taux d’emprunt – se situant à 1,42 % sur 20 ans en moyenne – entretient l’attrait des Français pour la pierre. Important Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, le pouvoir d’achat des ménages est bien plus élevé que celui enregistré entre 2008 et 2012. Les experts estiment qu’il équivaut aujourd’hui à son niveau de 2003. Pour toutes ces raisons, les professionnels s’accordent à dire que malgré le ralentissement, ce n’est pas encore la crise. Le changement de cycle devrait survenir d’ici à moins d’un an.