Aux États-Unis, les acquéreurs immobiliers sont devenus des cibles privilégiées pour les pirates informatiques, profitant de la reprise du secteur – car qui dit reprise, dit afflux massif de capitaux – ainsi que des failles technologiques et humaines à travers lesquelles ils peuvent s’engouffrer facilement. Des rêves brisés Qui n’a jamais rêvé d’avoir sa propre maison… Hélas, le chemin pour y parvenir peut être parsemé d’embûches, voire se transformer en cauchemar en raison de quelques individus peu scrupuleux. Et c’est ce qui est arrivé à ce couple coloradien, qui s’est fait subtiliser un montant de 231 000 euros, estimant qu’ils allaient pouvoir enfin acquérir un bien qu’ils ont tant convoité. En effet, après avoir validé le paiement électronique adressé à l’intermédiaire en charge de la transaction, des hackers ont tout « simplement » réussi à remplacer les coordonnées bancaires et détourné les fonds en question. Les victimes ont bien entendu porté l’affaire devant la justice, cependant il ne s’agit pas d’un acte isolé selon le FBI qui a recensé plus d’une dizaine de milliers de cas, rien qu’en 2017. Les méthodes employées par les pirates Important Les hackers profitent avant tout des failles techniques à leur « disposition ». En effet, les dispositifs électroniques à travers lesquels les transactions immobilières sont réalisées demeurent peu sécurisés. Il leur est ainsi aisé d’accéder à des données censées être confidentielles – le couple coloradien en a fait les frais –, ensuite ils transfèrent les fonds détournés via un système de « proxy » pour brouiller les pistes et échapper plus facilement aux enquêteurs. Quant aux établissements bancaires, ils ne peuvent empêcher les fraudes à leur niveau, car dès réception d’un ordre de virement – un ordre frauduleux en l’espèce – émis par un émetteur, ils ont obligation de l’exécuter. Le facteur humain entre aussi en jeu. En effet, les futurs acquéreurs, en raison des émotions suscitées par la possibilité de concrétiser un tel projet, ont tendance à baisser leur garde et deviennent ainsi plus vulnérables. De ce fait, ils sont moins vigilants face aux tentatives de phishing auxquelles ils peuvent être exposés. Généralement, les pirates usurpent l’identité de l'agence en charge de la vente et contactent les acheteurs par mail pour leur remettre les relevés d'identité bancaire via lesquels ils vont « récupérer » les fonds. Les mêmes pratiques ont été utilisées pour les fraudes au crédit immobilier, qui ont récemment fait la une de l’actualité. À la suite d’une simulation effectuée sur les comparateurs de crédit d’un célèbre groupe bancaire britannique, les utilisateurs ont été recontactés par mail ou au téléphone par les fraudeurs, qui se sont fait passer pour un collaborateur de la banque et qui ont sollicité un virement en évoquant divers motifs (pour les frais de dossier, comme apport, etc.). Pour s’en prémunir, il est essentiel de redoubler de vigilance dès qu’il est question de transfert de fonds et surtout, il faut veiller à ne jamais fournir des informations confidentielles à un tiers par voie électronique, au téléphone ou par lettre recommandée.