S’inspirant des « hôtels capsules » du Japon, une entreprise barcelonaise envisage de construire des logements de 2,4 mètres carrés pour un loyer mensuel de 200 euros. Les promoteurs du projet défendent une « solution » à la pénurie des habitats pas chers dans cette ville très touristique, mais la maire de Barcelone, tout comme de nombreuses personnalités, s’opposent à cette activité. Une solution d’hébergement temporaire pour les personnes en difficulté À Barcelone, les loyers ont explosé. D’après l’Observatoire municipal du logement, la moyenne s’élevait à 903 euros en 2017 dans la capitale de la Catalogne après une hausse de 28,7 % depuis 2014. La perspective de rendements très attractifs contribue d’ailleurs au succès de l’investissement locatif dans la ville. De son côté, le salaire moyen se situe à 1 880 euros, mais les moins de 30 ans perçoivent généralement moins de 1 300 euros. Dans ce contexte, le projet Haibu, traduction en japonais de « ruche », vise à proposer une « solution d’urgence » aux personnes en proie à des difficultés financières, notamment les travailleurs en contrat temporaire et les jeunes qui ont du mal à accéder au marché du logement. Concrètement, il s’agit d’une maison d’une superficie supérieure à 100 m², dont les 14 occupants partageraient la cuisine, les espaces communs et un accès à internet. La taille des chambres est en revanche extrêmement réduite, puisque chacune d’entre elles ne fait que 1,29 m de large, 1,20 m de haut et 2 m de long, et contient en tout et pour tout un lit, une table et deux étagères. La première maison Haibu en construction malgré les oppositions Pour Ada Colau, la maire de la ville la plus touristique d’Espagne, ces habitacles privés ne sont pas conformes à la législation, qui interdit d’entasser les personnes. Elle a d’ailleurs affirmé refuser d’octroyer la licence d’exploitation à l’entreprise à l’origine du projet. Certains détracteurs de ces logements « capsule » les comparent même à des « cercueils ». Si les promoteurs d’Haibu reconnaissent que leur futur logement manque de dignité, ils le présentent comme seule alternative à la rue pour ceux qui disposent de revenus très faibles. Faisant fi des critiques et de la position de la municipalité, ils ont démarré les travaux pour la première des huit maisons prévues, qui devrait être achevée fin septembre. 500 personnes auraient déjà manifesté leur intérêt.